Magazine Culture

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa

Publié le 19 avril 2010 par Artyficielles

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa

Aujourd’hui, c’est billet « froid » pour reprendre des termes journalistiques : pas d’actu précise mais j’aimerais vous faire découvrir un auteur de génie, péruvien naturalisé espagnol, Mario Vargas Llosa. Au-delà de nous faire sentir comme « le ver de terre amoureux d’une étoile », ces oeuvres sont érudites, écrites à la perfection, drôles, profondes… Compte-rendu rapide de 4 romans majeurs.

  1. La tía Julia y el escribidor, 1977 (La tante Julia et le scribouillard, 1980)

On commence par du lourd, du Teflon massif : La Tante Julia et le scribouillard est une pure merveille littéraire.

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa
Le roman tourne autour de 3 personnages : Mario (Marito), étudiant en droit, sa Tante Julia, jeune et séduisante, dont il tombe très amoureux et Pedro Camacho, écrivain de « radio-novelas », ces feuilletons radio  qui tenaient en haleine des millions de personnes .

Le roman alterne entre l’histoire d’amour entre Mario et Julia et des épisodes de novelas. Le lecteur lui-même se prend au jeu de ces simili- »Feux de l’Amour »  et se retrouve pendu au livre pour entendre les suite des aventures des héros auxquels il s’attache tout autant qu’aux personnages du livre.

Sous la comédie, une véritable réflexion sur le métier d’écrivain, affres, doutes, victoires, sentiment de toute-puissance, et déchéance.

2. La guerra del fin del mundo, 1981 (La Guerre de la fin du monde, 1983)

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa
C’est le dernier en date que j’ai lu : un roman sur la politique du Brésil au XIXè siècle. Je l’ai acheté parce qu’il se déroule dans la province de Bahia au Brésil, dans le désert du sertao que j’ai visité l’an dernier. C’est donc avec plaisir que je me suis (re)plongée dans cet univers familier. Mais personnellement, c’est le roman que j’ai le moins aimé bien qu’il ait eu beaucoup de succès commercial.

Le livre traite de l’époque de la fin de la Monarchie et de l’avènement de la République brésilienne, et plus particulièrement d’un épisode sombre de l’histoire du pays (véridique sur le fond mais embelli par l’auteur). Un prédicateur illuminé, Antonio le Conseiller, sillonne le territoire de Bahia tel Jésus sur la terre promise. Nombreux sont les paysans qui abandonnent le peu qu’ils ont pour grossir les rangs de ceux qui marchent avec le Conseiller. Après un temps, las d’être apatrides, ils finissent par créer une contre-société dans le village de Canudos. Leur ordre moral refuse le mariage civil, la monnaie républicaine, le recensement. Il est entièrement tourné vers le culte « du Bon Jésus » et la lutte contre « le Chien » représenté par l’athéisme, la nouvelle société, l’abandon de Dieu.

L’écriture est toujours aussi précise, les paysages sont vivants mais j’ai moins accroché à cette histoire qui met plus de temps à décoller. L’évolution des personnages est très limitée, ce qui donne parfois l’impression de tourner en rond, un peu à la manière des Cent ans de solitude de Garcia Marquez (si vous ne l’avez pas vu, COUREZ).

3. El paraíso en la otra esquina, 2003 (Le Paradis – un peu plus loin, 2003)

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa
Alors là, mes aïeux, le jour où j’écrirais un texte aussi extra ordinaire..
:-)
.

Ce roman alterne l’histoire de 2 personnages hauts en couleur, insoumis, libres :

  • Flora Tristan, née en France en 1803 d’un père péruvien, dont l’histoire nous fait pénétrer dans les méandres de la révolution industrielle. Après un voyage au Pérou sur la trace de ses origines, elle retourne en France avec l’ambition d’organiser les ouvriers. Elle rêve de la création d’une union ouvrière et fonde les aspirations d’une révolution féministe et pacifique.
  • Paul Gauguin, son petit-fils, abandonne femme et enfants pour se faire impressionniste en Polynésie, où il est surnommé Koké. Il prend le parti des populations locales face au colonialisme, et peint des œuvres d’art qui le rapproche de la Vérité.

Je ne vous dis pas l’expérience de lecture : on apprend des choses passionnantes, on voyage entre la révolution industrielle et l’histoire de l’art, les usines et la Polynésie. Et on s’attache follement à ces personnages, qui chacun à leur façon, cherchent leur paradis dont l’entrée est toujours un peu plus loin.

4. Travesuras de la niña mala, 2006 (Tours et détours de la vilaine fille, 2006)

Envie d’évasion ? Découvrez Mario Vargas Llosa
Encore une merveille littéraire : la plus belle histoire d’amour que j’ai lu depuis longtemps !

La  » vilaine fille », c’est une petite fille en attente d’amour et de considération sociale, obsédée par le statut, l’argent, le pouvoir, aimé par Ricardo, un adolescent péruvien plutôt bien né. Ils se rencontrent dans les années 50 et font partie d’une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo. Mais ensuit, toujours en quête de plus d’argent, de plus de pouvoir, de plus de statut, la petite Chilienne  » devient une farouche guérillera à Cuba, l’épouse d’un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D’une époque, d’un pays à l’autre, Ricardo la suit et la poursuit, il ne la perd que pour mieux la rechercher. Je vous dis pas, on finit le livre sur les dents, après avoir traversé la moitié du monde à la poursuite de cette vilaine fille.

Et vous, en avez-vous lu d’autres de Vargas Llosa que vous me conseillerez ? Quel est l’auteur qui vous fait complètement voyager aussi ?




Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Artyficielles 996 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine