Ni groupe ni garçon, Le Prince Miiaou, c’est Maud-Elisa Mandeau, c’est tout. Parce qu’elle n’aime pas patienter, elle a décidé de sortir elle-même et seule (elle y tient) ses albums. Nécessité microscopique puis Safety First nous font entrer dans son monde un peu triste, mais si plaisant.
© Hanaofangel - Le HibOO
Si vous avez vu John & Jehn sur scène récemment, vous avez vu Maud-Elisa Mandeau officier à la guitare, ou à la basse, ou aux claviers… Elle multiplie les talents même si elle se défend presque d’en avoir aucun, semblant, par exemple, très étonnée que Benjamin Biolay ait apprécié son album.
Pour la composition, c’est elle qui fait tout, grâce aux merveilles de la technologie. Seule face à son ordinateur, elle crée tout, y compris les parties des instruments dont elle ne sait pas jouer. C’est peut-être là le secret de l’originalité. Elle avoue ne pas écouter beaucoup de musique, ne pas jouer très bien de la guitare, mais comme les plus grands représentants de l’art brut, elle se débrouille et profite des moyens dont elle dispose pour pallier ses manques, sans se soucier de modèles, sans se soucier de règles, n’en faisant qu’à sa tête. Elle se démultiplie numériquement, elle se transforme via une multitude d’effets.
Safety First, le second album
À l’écoute, le résultat est d’une fraîcheur, d’une franchise troublantes. Les petites maladresses ne sont qu’autant de preuves d’honnêteté. Elle n’est pas parfaite, mais elle ose se montrer telle qu’elle est, sans chercher l’aseptisation, lui préférant l’émotion franche, presque brute. On est frappé par chacune de ses chansons, on ne peut qu’être touché par ses chants et ses textes, autant de mises à nues. Sa voix rappelle entre autres Cat Power et la musique respire l’Animal Collective, mais pas seulement, tout étant bien trop elle pour être classé aussi facilement.
À découvrir ici :
http://www.myspace.com/leprincemiiaou
Photo de Le Prince Miiaou au Festival Mo’ Fo’ par Hanaofangel
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