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Un week-end à... Turin, la plus française des villes italiennes (by Stefania)

Publié le 21 avril 2010 par Lifeproof @CcilLifeproof
50-Fibonacci sulla Mole (Merz)

La "Mole Antonelliana", symbole de la ville, avec une installation lumineuse de Mario Merz

Turin. Pour ceux qui l’ont visité dans les années 1980, le souvenir n’est pas forcement des meilleurs. Je me rappelle personnellement d’une ville austère, grise, très froide tant par son climat que par le regard des gens. En un mot : hautaine.

J’y suis retournée plusieurs fois depuis, je m’y rends souvent pour mon travail et je peux dire qu’elle a connu une véritable transformation. Non seulement au niveau des lieux d’art, mais aussi pour ce qui concerne la vie quotidienne, le savoir vivre, l’atmosphère.

Grâce à une administration régionale et municipale très avisée, Turin, la plus française des villes italiennes, a piqué la place de lieu vivant d’art du Nord de l’Italie à sa voisine Milan, qui dans les 15 dernières  années a peu à peu sombrée.

Si vous décidez de faire un tour dans cette ville, lisez ce post, je vous y livre toutes mes suggestions en matière d’art contemporain !

Rivoli castello

Castello di Rivoli, entrée (photo: Gabriele Panero)

D’abord les institutions : il y en a pour tous les goûts. A partir du Castello di Rivoli, un des plus importants musées d’art contemporain du pays, avec une collection digne de ce nom et riche en Arte Povera. Sa programmation est très intéressante car axée sur des artistes internationaux de très bonne qualité (Doris Salcedo, Gilbert & George, Claes Oldenburg, William Kentdridge…) et concoctée par l’excellente curatrice internationale Carolyn Christov Barkagiev: ce lieu est un véritable must. Nous verrons ce que nous réservent les deux nouveaux directeurs depuis le mois de décembre : l’ancien directeur de la foire d’art contemporain Artissima Giovanni Bellini et la présidente de la Fondation Merz, Beatrice Merz.
A la deuxième place dans ma liste personnelle, l’excellent Parco d’Arte Vivente, dont je vous ai déjà parlé ici.

N’oubliez pas non plus la Galleria d’Arte Moderna, une des plus dynamiques galeries municipales d’Italie, qui a une riche collection d’artistes italiens du siècle dernier et possède des archives d’art vidéo très fournis. Les expositions temporaires questionnent aussi les grands thèmes de l’art contemporain international. Nous ne sommes plus dans une ville de province !

Fondazione merz

Mario Merz, La frutta siamo noi, installation 1988 © Archivio Merz, Torino

Si vous êtes passionnés par l’Arte Povera, visitez aussi la Fondation Merz : née en 2005, elle accueille les œuvres de l’artiste italien Mario Merz et expose celles d’artistes italiens et étrangers, confirmés ou émergents. Ici aussi la programmation est très intéressante et axée sur les jeunes et les moins jeunes artistes liés au territoire, sans tomber dans un banal régionalisme.

Et pour compléter le cadre des fondations, allez faire un tour à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, un véritable haut-lieu de l’art contemporain à Turin, dirigée très honorablement par Patrizia Sandretto (la direction artistique est assurée par Francesco Bonami). La fondation accueille des expositions d’artistes très à la page et chéris surtout par le marché. Il faut aussi souligner que M.me Sandretto est mécène et qu’elle finance, à travers la fondation, un programme de résidence de curateurs internationaux.

Spinola banna

Fondazione Spinola Banna

Hors de la ville, dans les sublimes campagnes qui font du Piémont une des destinations préférées du tourisme gastronomique, d’autres lieux d’art animent la vie culturelle : parmi eux, la Fondazione Spinola Banna (organisation de workshop pour les artistes).

Le dynamisme de cette ville, où plusieurs artistes des dernières décennies ont décidé d’habiter au lieu de s’installer à Milan, est aussi visible à travers la quantité de lieux associatifs. Trois noms pour commencer: Associazione Barriera (expositions de jeunes artistes turinois et italiens), Turin We (nouvel espace d’art contemporain ouvert depuis mars), Associazione Passaporto.
Les galeries privées, moins nombreuses qu’à Milan, restent incontournables pour le marché. Elles proposent des programmations intéressantes d’artistes de la region et internationaux (n’oubliez pas que les italiens sont très xénophiles). Parmi les galeristes historiques Giorgio Persano, puis les confirmées : Alberto Peola, 41 arte contemporanea, Guido Costa, Sonia Rosso, Franco Noero.
J’en ai probablement oublié plusieurs (manque d’espace ou de mémoire, l’âge n’aidant pas), mais n’ayez pas peur, il suffit de se rendre dans l’une d’entre elles et de prendre le Artshow, brochure référençant tous les lieux d’art de la ville.

Parce qu’on ne vit pas seulement d’art contemporain, faites un tour au centre ville, goutez une glace de chez Grom, asseyez-vous dans une trattoria (les vins du Piémont sont excellents et reputés dans toute l'Italie) et ne partez pas sans avoir acheté des Gianduiotti !


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