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La sagesse, une arme au poker / Poker Tao

Publié le 21 avril 2010 par Poker

La sagesse, une arme au poker / Poker Tao

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Une interview de Mr Monmirel sur Sports.fr

La sagesse, une arme au poker le 18/04/2010 à 00:48 par J.-S. G.


Après de nombreux ouvrages de référence évoquant la stratégie dans le poker, les éditions Fantaisium publient Poker Tao, le grand livre de sagesse du joueur de poker. François Montmirel a traduit cette oeuvre de Larry W. Phillips, un écrivain américain reconnu. Le fondateur de l'Ecole française de poker nous explique les bienfaits de la sagesse à une table de poker.

 
Comment le taoïsme peut aider un joueur de poker... (Editions Fantaisium)

François, pourquoi avez-vous choisi de traduire The Tao of Poker (titre original du livre)?
C'est un livre de sagesse pour joueur de poker, le seul en français aujourd'hui. Mais attention, ce n'est pas le tao (philosophie chinoise) appliqué au poker. C'est un ouvrage qui apporte un regard plus lointain, moins stratégique. On ne va pas expliquer comment jouer une main dans telle position, à quel moment d'un tournoi et avec quelle hauteur de tapis. En 2007, j'avais édité Poker Code, qui parlait de la gestuelle. Ce genre de livres vient compléter la stratégie du joueur de manière enrichissante. La sagesse, c'est une attitude générale et ponctuelle par rapport au jeu. Un joueur doit être capable de se remettre d'un bad beat (mauvais coup) et trouver un bon angle pour être dans les meilleures situations psychologiques pour mieux faire face aux aléas du jeu. Il y a un certain nombre de syndromes que peut subir un joueur de poker, notamment lorsqu'il pense enchaîner les bad beats alors que c'est juste que son jeu est devenu mauvais. Il y a un moyen de régler toutes les failles que l'on peut donner à l'adversaire. Les 287 règles sont assez concises et complétées avec des citations, notamment de sportifs.

Larry W. Phillips, écrivain américain reconnu, est-il un grand joueur de poker?
Il ne vaut mieux pas. Un pro de poker ne pense qu'à ça du matin au soir. Les génies du poker peuvent donner des conseils qui ne sont valables que pour un public restreint. Ils manquent de recul. Mais Larry, joueur passionné, âgé de la soixantaine, peut partager une expérience et apporter un éclairage différent et philosophique. C'est quelqu'un d'érudit. Autobiographe de F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway, il fait partie de l'intelligentsia de la littérature américaine. Il avait écrit un premier livre sur le même sujet, intitulé Zen, the art of poker. Pour son 2e livre, il a approfondi sa réflexion.

Le livre s'adresse-t-il au grand public?
Un débutant ne démarrera pas avec un tel livre, qui s'adresse aux joueurs d'un niveau intermédiaire et aux joueurs aguerris. Il faut avoir les bases et avoir pratiqué lors de parties privées, en casino ou sur internet.

"Un livre de modération"

Quelles règles vous ont marqué?
Il y en a une qui dit: "Le jeu est un filet de sécurité pour un joueur médiocre". Ça ne veut pas dire grand-chose, mais en réalité, on s'aperçoit que la dose de chance qui apparait dans le poker permet à des joueurs médiocres de ne pas connaître leur réel niveau. Certains joueurs vont croire qu'ils viennent de faire un coup de génie alors qu'ils n'ont eu qu'un coup de chance. Un joueur aguerri doit donc prendre en compte le fait qu'un joueur d'un faible niveau peut avoir beaucoup d'argent devant lui. Le vrai joueur pro, ce n'est pas celui qui gagne 30 dollars et qui s'en va. C'est celui qui va perdre 250 dollars avant d'en gagner 600. Dans les westerns et les films plus récents, le héros du film rase souvent toute la table. En réalité, ça n'a rien à voir. Le grand public a du mal à comprendre qu'un très grand joueur puisse perdre plusieurs fois de suite, ce que ne pourrait pas faire un joueur d'échecs par exemple. Le poker, c'est sur le long terme que l'on peut apprécier la valeur d'un joueur.

Il aborde également le fait de gagner un coup en le jouant très mal. Certains vont se dire qu'ils ont eu une super intuition. D'autres vont croire que c'est l'adversaire qui a mal joué, alors que les plus débutants ne vont même pas comprendre pourquoi c'était mal joué de leur part. Le pire, ce sont les gens qui croient dur comme fer être dans un bon jour. Non, si un joueur gagne un coup en l'ayant très mal joué, une alarme doit se déclencher dans sa tête. Il a besoin de se remettre en question. C'est le problème de l'être humain, qui se croit trop rapidement le maître du monde. Il faut toujours avoir de l'humilité par rapport aux événements. Au poker, si on sort d'une soirée gagnante, on peut remercier son talent mais aussi un peu de réussite.

Sinon, parmi les règles que l'on a pu mettre en avant sur la quatrième de couverture: "Empêchez l'adversaire d'avoir accès à son inconscient", "N'échangez pas votre jeu solide contre un jeu ostentatoire", "Surveillez les changements d'opinion adverse à votre égard", "Apprenez à apprendre de vos séries perdantes".

C'est un livre de modération, qui demande de combattre tous les excès. On doit réduire nos failles et nos carences. Il ne faut pas s'entêter à jouer un coup alors qu'il est évident qu'on est en train de le perdre. Il faut aussi éviter de retomber dans ses travers par manque de modestie, après un gros coup gagné. Il y a des règles plus ou moins surprenantes. Au poker, vous avez le droit de ne jouer aucune main. Ce n'est pas obligé de répliquer tout de suite. Quand on reçoit une main, il faut toujours envisager de la coucher, en se demandant dans quel état possible on serait après le coup.

La sagesse est essentielle, notamment pour éviter le tilt (énervement dû à un ou plusieurs coups perdus)...
Evidemment, ce n'est pas bon de tilter. Certains joueurs, à force de multiplier les fausses analyses en se pensant dans une grande période de bad beast, vont se mettre en tilt. C'est donc évitable. Il faut se dire que le bad beat est rare. Je ne parle pas des coups 80/20 (80% de chances de l'emporter), lorsqu'une paire d'As est battue par une paire de 6 par exemple. C'est plutôt un manque de chance et ça va se compenser assez souvent. Ça ne devrait pas faire tilter autant de gens. Le bad beat, c'est perdre alors qu'on est vraiment favori, notamment au flop, à la turn ou à la river. Se mettre en tilt est une erreur humaine.

En conclusion, la philosophie chinoise peut-elle aider au poker?
La base de la sagesse chinoise, qui date du 5e siècle avant J.C., est de savoir abandonner, de laisser couler. Au lieu de se battre contre la vie et ses malheurs, il est préférable de suivre le flux, d'économiser de l'énergie pour vivre plus vieux et appréhender les difficultés de la vie. Le kung fu a repris cette notion du taoïsme. L'armée également. La stratégie militaire des Chinois était de contourner l'adversaire, de ne jamais l'attaquer de front et de l'amener sur son propre terrain. Au judo, il faut savoir profiter de la force adverse. Au poker, contre un joueur qui a un égo sur-dimensionné, il faudra savoir attendre patiemment pour lui prendre tout son argent à un moment précis. Un joueur de poker peut être aidé par l'initiation à la sagesse, au yoga ou aux arts martiaux. Cela peut enrichir le jeu d'un joueur, car il faut savoir rester sage, patient et serein. Le poker inculque justement ces valeurs.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Gagnerdelargentbourse.fr
posté le 03 décembre à 02:55
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J'espere que vous en avez d autre de ce niveau pour nous !

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