Tyondai
Braxton c'est le gars qui (entre autres) est responsable
des voix de canard dans Battles, et c'est déjà pas mal. Un
gars qui apporte une voix de canard dans un groupe, c'est pas tous les
jours (cf. Bon Scott et Mark E. Smith). Décidément, les canards ont bon
dos dans le rock n' roll. Sauf qu'ici, de rock n' roll poin puisque
Tyondai nous propose sur ce second disque solo un impétueux télescopage
entre Ravel et boucles électroniques, Prokofiev et kazoo, John Adams et Disney, à savoir une musique
qu'on pourrait qualifier de savante si toutefois de mutins Jean-Claude
n'avaient choisi de venir cueillir des champignons au beau milieu du
Wordless Music Orchestra (ho, un bolet sous le basson).
Ca frétille comme un petit poissonneau, ça rebondit comme la virée champêtre d'un lapinou, ça sautille comme une vachette un peu conode qu'on aurait gonflée à l'hélium (en lui mettant un tuyau dans le fion), pour tout dire ça donne l'impression de narrer une histoire, à n'en pas douter celle d'un lapinou passant de l'insouciance toute lapinouesque à l'inquiétude soudaine face à l'inévitable menace du prédateur. On pense à la naissance du printemps vue par Stravinsky, on est carrément dans les bois, les buissons frémissent tandis qu'un faon interloqué interrompt sa course quelques secondes pour s'immobiliser dans un rai de lumière perçant les chafouins branchages. TYONDAI BRAXTON -> lire la suite
