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Jambon jambon

Par Rob Gordon

Un gigantesque taureau de carton. Une grosse couille noire qui tangue, menaçant de s'écraser à chaque seconde. En-dessous, un gosse de riche tripote une fille de pute (c'est comme ça que le générique les désigne), suçotant ses seins avec délectation. Comme elle est riche et pas d'accord, la mère du gosse de riche engage un matador macho et bien membré pour séduire la demoiselle afin de garder son fils pour elle.
Ça peut éventuellement avoir l'air vulgaire comme ça, et ça l'est sans doute un peu, mais Jambon jambon est sans doute un peu plus fin que son résumé. Il suffit de réaliser que le film n'est qu'une version masculine du cinéma d'Almodovar pour comprendre de quoi il s'agit : mettre face à face la fierté burnée du mâle lambda (à laquelle on ajoute une pincée de machisme à l'ibérique) et la féminité la plus humidement belle. Sous des airs de film misogyne, Jambon Jambon est un virulent plaidoyer anti-machiste, un hymne à la femme sous toutes ses formes.
L'argument polardeux n'est qu'un prétexte pour montrer que le monde tourne autour des seins des filles ("rétines et pupilles, les garçons ont les yeux qui brillent", disait l'autre en parlant de leurs jupes). Et qu'importe si certaines images semblent outrées ou si Bigas Luna passe pour un obsédé : son Jambon jambon est une délicieuse cochonaille, à déguster en tranches plus fines que fines pour mieux en apprécier la saveur.
8/10


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