Le blogueur invétéré, fuit-il la réalité ?
Hum, hum, je sais que ce billet ne vous étonnera pas, du moins ceux qui m'ont déjà lue ailleurs, et devinent un peu mes questions du moment.
Je trouve que cette question mérite un peu de réflexion, et qui sait, permettra à d'autres interrogations d'en découler.
La plupart avouent mordicus, et la main sur le coeur qu'ils ne blogguent que le soir après le boulot, tôt le matin avant de s'y rendre, ou encore, pendant leurs heures de pause, ce loisir les détendant quelque peu.
D'aucuns oseraient-ils se poser la question à savoir s'ils sont capables de ne pas blogger pendant une semaine, voire un mois ?
Pourquoi les blogueurs ont-ils une telle régularité dans leur surf ?
Les réponses classiques, on les connait, pour tenir le blog à jour, pour jeter un oeil sur les autres blogs et savoir où ils en sont etc.
Mis à part cela ?
A part cela, je crains que la majorité ne se rend absolument pas compte qu'ils sont complètement accros aux blogs, qu'ils ne peuvent s'en passer, et qu'ils se shootent, la journée, jusque tard le soir en lisant les commentaires des différents intervenants, sans plus pouvoir s'en passer.
La raison en est simple : le virtuel est facile d'accès, personne ne nous emmerde, et on part comme on y vient quant on veut, sans rendre de comptes à personne.
Après, les potes, la famille, les amis, tout ça, ça compte aussi, mais on le fera plus tard, ben oui, cela demande un effort de prendre contact avec quelqu'un, de se rendre à un rendez-vous, de parler, et d'écouter l'autre raconter ses trucs alors qu'au fond, vous avez envie d'être peinard chez vous à lire tranquilos sur le net.
Alors le blogueur se plonge de plus en plus dans le net, y vit et sévit en s'éloignant progressivement des êtres qu'il côtoie habituellement dans sa "vraie" vie.
Et là nous sommes dans la fuite. Celle d'une vie trop chargée, trop lourde à porter, trop de responsabilités peut-être aussi, ou l'inverse pourquoi pas, une vie morose et morne, un compagnon ou compagne avec qui le lien est quasiment rompu, et le net ouvre grands ses bras à tous ceux qui ne demandent qu'à fermer les yeux.
Les blogs offrent l'émotionnel et la communication dont le blogueur aurait tant besoin dans la réalité, mais ne sont donnés qu'au travers des gens qui portent des pseudos, vous encensent ou vous crachent dans la figure, illusion d'être aimé ou rejeté, illusion de croire que l'émotionnel entre les surfeurs est présent alors qu'il n'en n'est rien : seul compte le contact direct entre des personnes dans le réel pour que celui-ci ait des répercussions constructives et positives sur l'internaute.
Je nuance tout de même en précisant que si des surfeurs se rencontrent, pas trop loin dans le temps, alors oui, le virtuel reste ancré dans le réel, mais dans le cas contraire, il devient dangereux de s'y attarder.
Le virtuel, s'il n'est dosé avec mesure et parcimonie, deviendra rapidement une sorte de gouffre qui aspirera tout blogueur y venant au départ dans un but ludique et de détente.
A méditer... Il n'est jamais trop tard pour décrocher.
Panthère.