Philippe Petitgenêt est un jeune artiste avec une formation liée au visuel mais c’est au moyen des sons qu’il préfère s’exprimer. Ses concerts ou plus précisément installations sonores se présentent comme des errances dont le fil rouge consiste en des paysages sonores, de l’électroacoustique, de la musique ambiante, improvisée et parfois de la musique bruitiste.
La prestation proposée se nomme Silent Bloc. Il s’agit là (je cite) : « d’un projet de concert spatialisé sur 6 postes radio : Chaque radio est assimilée à une entité, c’est un porte voix, la lucarne sonore par laquelle nous parvient le témoignage d’enregistrements passés, une mémoire publique intemporelle. Les 6 radios toutes bien différentes les unes des autres, chacune ayant son propre tempérament, constituent l’outil de diffusion et de mixage de ces sons. »
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Petite angoisse à l’arrivée : une panne d’électricité dans le quartier risque de provoquer l’annulation de la prestation. Cela serait vraiment dommage, encore une fois la Galerie Stimultania propose un accueil chaleureux et une mise en place à base de tapis et de coussins pour s’installer à proximité des radios rend impatients et curieux quant au projet « Silent Bloc » qui doit nous être présenté.
Retour de la fée électricité, Philippe Petitgenêt peut alors démarrer son « concert ». Pendant près d’une heure, le public profite d’un mélange sonore fait d’extraits musiques, de toutes sortes de bruits sur lesquels se superposent par moment des samples vocaux aux origines diverses et marqués historiquement. L’artiste s’affaire derrière ses tables de mixages et sa platine où les disques sont régulièrement renouvelés. Tout ceci se vit dans une ambiance obscure où les seules petites lueurs proviennent d’éclairages discrets sur 6 postes de radios d’époques différentes.
Prestation au final tranquille, où l’auditeur se laisse rapidement porter et part à la rencontre de différentes époques sonores