Sous l'orage

Il y avait dans l'orage des fleurs et des adages qui montaient le long des tempes en guirlandes chorales. La pluie étonnée d'être tiède se prit pour des larmes sublimées de la mer. Le sombre et les éclairs chantaient sur la rétine un rock tonitruant que Zeus eût composé, si je n'avais pas vu dans l'ombre des arbres propylées, les cornes du Dieu Pan briller comme un défi. Petit bonheur simple d'être enfant de l'univers, créature animée dans la course des feuilles, quand le vent chevalin galope et nous énerve. Frisson païen dans l'éclat d'un soleil oblique soudain ressurgi. Parfums d'algues et d'ozone. Et puis la terre qui revient aux narines, gorgée de vie. L'enfant se roule dans l'herbe amie, tremble et palpite comme une flammèche sous la bruine finale. Les oiseaux reviennent, l' Aquilon fuit, le coeur s'apaise. Arc-en-ciel au dessert de cette orgie des sens. L'enfant retourne à la maison, penaud et ravi.