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Présence d’Anne Thébaud,

Par Florence Trocmé

Les lecteurs de la Quinzaine littéraire à laquelle elle a régulièrement collaboré depuis 1995 (nombreux articles sur Claude Louis-Combet, Julien Gracq[1], Pierre Bergounioux, Louis Calaferte, Anne-Marie Garat etc.) avaient été alertés par Maurice Nadeau du décès tragique d’Anne Thébaud à l’âge de 41 ans. Il lui rendait hommage en publiant le début du manuscrit qu’elle lui avait remis. Ce texte : Fixer le noir est disponible sur le blog de la Quinzaine.

Le livre paraîtra aux éditions Maurice Nadeau le 26 février 2008, avec pour titre Sentinelle dont on précise : Passé et présent, rencontres et paysages défilent et parfois se télescopent dans le huis-clos de la conscience de la narratrice. Telle une sentinelle en quête de signes et de sens, celle-ci se souvient et s'interroge. Son monologue intérieur est fait de bribes d'émotions, de tableaux citadins, d'évocations rurales et des menus faits de la vie quotidienne : ennui, euphorie, temps, désir, deuil...

Ceux qui auront veillé ce 28 novembre auront retrouvé Anne Thébaud et ses questionnements sur la littérature en compagnie d’ Alain Veinstein, à l’occasion de la parution de son premier livre : Reliquaire, en 2001 aux mêmes éditions Maurice Nadeau, émission Du jour au lendemain. De la quatrième de ce livre : 

L'auteur aspire au livre qui " entretiendrait avec la vie un réseau de capillarité si étroit que la moindre détresse, la plus infime joie s'y réfracterait. Il s'agit de donner forme à la fragmentation du temps, de chercher la formule qui permettrait à la composition de l'œuvre d'épouser sans écart la mouvance de la pensée et les élancements du corps ".

Du jour au lendemain était précédé d’un Surpris par la nuit préparé par Anne Thébaud qui faisait se rencontrer Pierre Bergounioux, Michèle Desbordes, Serge Koster, Pierre Michon, Christine Montalbetti, Michel Volkovitch, pour « Flaubert ou l'expérience des limites ».


[1] La poésie surgit là où on ne l'attend pas, sans discontinuité avec la vie. Que Gracq évoque en détail l'œuvre totalisante de Jules Verne (...) ou qu'il évoque sa lecture de Proust ou de Flaubert, de Jünger ou de Spengler, sa relation au cinéma, à la peinture ou au jazz, sa brève incursion dans le théâtre avec Le Roi pêcheur, c'est la singularité d'une expérience qui se fait entendre et sa réfraction dans l'œuvre romanesque ou sa mise en forme fragmentaire dans une démarche d'essayiste qui, résolument, s'écarte des thèses ou théories critiques, cherche à demeurer au plus près des émotions, ce pour quoi les mots sont requis. Leurs vertus suggestives et poétiques se font passeurs d'un climat affectif persistant, d'un continuum dans les œuvres lues et celles écrites.

[1] Anne Thébaud, L'Homme des chemins de traverse, La Quinzaine littéraire, 1/15 février 2002.Anne Thébaud, L'Homme des chemins de traverse, La Quinzaine littéraire, 1/15 février 2002.

 


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