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Anthologie permanente : Charles Olson

Par Florence Trocmé

Tanto e Amara

J’ai entendu la terrible chanson que je n’avais pas entendue
au milieu de ma vie, non, je ne l’avais pas entendue.
J’étais tout yeux, toutes choses étaient, elles sont aveugles maintenant
et moi je suis, je rampe, sans savoir où je vais

Toi qui as entendu me comprendras
la mort est un commencement lointain.
Moi je suis rudimentaire.
Je pousse cœur.

J’ai trébuché en voyant, reconnaissant la haute passe, les personnes
unique impériale nature dont la conclusion était
non, rien, ce n’est rien.
Je sais maintenant que ce n’était rien.

Le sage a dit que rien ne meurt
mais que changeant comme elles font l’une pour l’autre naissent
différentes formes. Il mentait. Je ne peux faire que renaisse ma mère.

La tombe, avant que la boue l’emplisse, l’emplira mon amour.
Et que serai-je moi, quelles formes m’infesteront alors
et où irai-je moi, dans quel fossé verser quel sang pour entendre
sa voix, cet amour que j’entends, la voix maintenant mêlée
à la chanson,
la chanson des Vers ?

Charles Olson, Les Martins-Pêcheurs, Vers projectif & autres…, présentés et traduits par Auxeméry, éditions Virgile, 2005, p. 47.

Tanto e Amara

 

I have heard the dread song I had not heard
in the middle of life, I had not heard.
I was all eyes, all things were, now they are blind
and I am, I crawl, do not know where I go

 

You who have heard will understand
death is a remote beginning.
I am rudimentary.
I grow a heart.

 

I stumbled when I saw, knew high passage, persons
one imperial nature whose conclusion was
nothing, it is nothing.
I know now it was nothing.

 

The wise man said, nothing dieth
but changing as they do one for another show
sundry forms. He lieth. I cannot have back my mother.

 

In the grave, before the dirt goes, will go my love.
And what shall I be, which forms will plague me then
where shall I go, in what ditch pour what blood to hear
her voice, the love I hear, that voice now mingled
in the song,
the song of the Worms ?

 

The Collected Poems of Charles Olson, excluding the Maximus poems, edited by George F. Butterick, University of California Press, 1987, p. 80-81.

 

une contribution de Tristan Hordé

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