Haïti, 12 janvier 2010
Arléa
ISBN : 978-2-86959-908-6
Quatrième de couverture :
12 janvier, Port-au-Prince. La terre tremble. Un pays tout entier s’effondre. Lionel-Édouard Martin était à Port-au-Prince, ce jour-là. À 16 h 52, il se servait une bière dans sa chambre, à l’hôtel Karibé.
Pourquoi réchappe-t-on d’une telle catastrophe ? Par quelle configuration du sort d’autres meurent-ils et pas vous ? Chance ? Hasard ? Ou tout simplement un enchaînement de circonstances qui fait que vous êtes comme oublié par la catastrophe ? Vous devriez être mort, vous êtes vivant.
Minute par minute, Lionel-Édouard Martin raconte les trois jours qui ont suivi le tremblement de terre d’Haïti. Il dit le silence, la stupeur absolue, mais aussi la solidarité immédiate, les signes ténus mais tenaces de la vie qui s’organise. Faisant le décompte macabre des amis et collègues disparus, il dit le désespoir de ceux qui restent, les rencontres et les conversations qui aident à tenir, et à vivre.
Ce texte n’est pas un reportage. C’est une parole de survie.
Mon avis :
Paru en mars aux éditions Arléa, ce récit d’un survivant du tremblement de terre est l’un des premiers à avoir été publié ; écrit dans l’urgence, mû par la nécéssité de raconter ce bref moment où tout a basculé et les jours interminables qui suivront.
Loin des images que l’on a pu voir et lire dans les journaux, le spectaculaire morbide est totalement absent : les faits, petits et grands, sont narrés avec une humanité et une pudeur exemplaires. Les bonnes nouvelles, les retrouvailles avec ceux qui ont survécu, le partage simple d’un vieux rhum, l’incertitude vis-à-vis de ses connaissances, des autres humains qu’il côtoie, la liste des morts connus, qui s’allonge petit à petit, grignotant le monde connu, l’ancien, celui d’hier.
Au milieu de ce récit d’un quotidien précaire et incertain, se mêlent pourtant des réflexions sur la littérature, sur le lien entre le fil des textes, du texte, le sens des mots et celui de la vie ; inscrivant une brève période temporelle dans une vaste continuité. La fin d’un monde tel qu’il le connaissait et les bâtiments en ruine, l’incertitude du moment et la difficulté de joindre ses proches, l’avenir et l’évacuation, qui s’apparente à un véritable retour parmi les vivants, le retour aux formalités administratives dans les différents aéroports, puis le vol du retour vers la Martinique.
L’écriture est tout à la fois lyrique et mesurée, parfaitement accordée au texte, auquel elle donne une magnifique puissance qui ébranle et marque les esprits sans apitoyer le lecteur, mais l’oblige à regarder au fond de lui.
Il aurait été reproché à l’auteur d’avoir écrit ce texte alors qu’il était dans une situation relativement “confortable” par rapport à celle de milliers d’autres haïtiens : faut-il une justification pour écrire ? Ce récit n’est pas un catalogue de détails sordides. Ce n’est pas non plus le récit d’une survie ou d’exploits héroïques et à aucun moment ce n’est la volonté de l’auteur. Avoir pu attendre l’évacuation dans des conditions sanitaires correctes ne signifie pas que c’est une partie de plaisir d’où est absente la peur, le doute, la soif. Ne pas avoir été blessé soi-même ne signifie pas que la vue de tout ce que l’on a connu en ruines nous laisse indifférent, et encore moins que la mort de ceux que nous avons pu connaître ne nous marquera pas douloureusement.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 septembre à 22:04
nous Devons aider a ceux qui ne puevent pas dans le pays parce que c'est nous les Haitien qui droivent aider a notre pays. mercie