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Des personnes sans papiers qui marchent pour leurs droits

Publié le 03 mai 2010 par Petistspavs

Elle n'était peut-être pas la "mémoire de notre cinéma" comme l'a qualifiée, dans un hommage que je devine par ailleurs sincère, Frédéric Mitterand. Elle est plus associée à un cinéma populaire, voire populiste, celui "du samedi soir" qu'aux grandes aventures du cinéma français. Mais quelle pimpante petite soubrette elle fut aux côtés de Fernandel dans Barnabé (1938) ou Uniformes et grandes manoeuvres (1947). Elle a néanmoins tourné avec certains réalisateurs de premier plan et sa mémoire restera associée à l'oeuvre de Marcel Lherbier (Le bonheur en 1934 et Au petit bonheur en 1945), de Marcel Carné (Hotel du Nord, 1938), de Max Ophüls (Le plaisir, en 1952 et le somptueux Lola Montès, auprès de Martine Carol en 1955),  de François Truffaut (Le dernier métro, 1980) et, bien sûr, de Jean Renoir qui l'appella à plusieurs reprises pour des seconds rôles très marquants : Le déjeuner sur l'herbe (1959) et surtout La règle du jeu (1938), un des plus beaux films du monde (Lola Montès en est un autre) où elle fut bouleversante en restant drôle et sensuelle en Lisette, la femme de chambre un peu légère, épouse inconstante du douloureux garde-chasse sombre, magnifique et cocu, joué par Gaston Modot.

J'ai toujours aimé Paulette Dubost, cette femme belle et rassurante qui fut toujours là, élément stable de mon univers parfois chaotique, et me rappelait irrésistiblement ma chère Tante Maria, dans son charme très parisien, la finesse de son visage et de son jeu, son bel accent faubourien.

Née un 8 octobre, elle aurait eu 101 années dans quelques jours. J'ai l'impression de perdre une parente lointaine mais bienveillante, au sourire charmeur et réconfortant.

Voici quelques images, car montrer Paulette Dubost, sa beauté éclatante, saine, un peu canaille, c'est déjà lui rendre hommage.
Pour se rappeler sa voix, ici un peu vieillie, voici son interprétation d'un poème d'Arthur Rimbaud, Les parents.

Paulette
 

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RulesLisette

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Paulette_2

Je ne doute pas que, comme dans les enchantements qui font le cinéma que nous aimons, à l'instant où l'aile apaisante de la mort la frôlait, Paulette Dubost retrouvait la beauté et la fraîcheur de sa jeunesse qui exaltera le souvenir que nous en conserverons.


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