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Thom Yorke au milieu des nuages et le ciel se déchire !

Publié le 03 mai 2010 par Perce-Neige
Thom Yorke au milieu des nuages et le ciel se déchire !

Je n’en reviens pas… Là-bas, au milieu des nuages, alors même que je ne sais pas encore ce qui m’attend (et pour cause !), alors même que la terre tremble et que le ciel se déchire, alors même que ma voisine entreprend vaguement de m’expliquer les marchés financiers, le trading électronique, l’amortissement du capital, mais aussi les villes du bord de la Baltique, l’été qui n’en finit pas, son oncle cinéaste, j’en passe, je lis ceci, de Fabrice Colin, dans « Big Fan. Radiohead, la fin du monde et moi » (Ed. Inculte) : « Un jour, quelque part, quelqu'un avait éteint la grande lumière et les choses s'étaient terminées comme elles avaient commencé, dans un tourbillon de poussière & concepts à trois cent mille kilomètres/seconde. Personne ne s'en était rendu compte. Le monde: soufflé comme une bougie. William n'en était pas arrivé seul à cette conclusion. Il avait ouvert des livres et ses rêves l'avaient aidé, et la musique de Thom évidemment. William avait pris connaissance des théories de Hugh Everett, de Neil Graham et de Bryce DeWitt. À partir du moment où vous compreniez que rien, dans l'équation de Schrödinger, n'oblige la fonction d'onde de l'interaction quanton/appareil de mesure à se réduire à l'une des possibilités qu'elle décrit, à partir du moment où vous admettiez que, l’équation ayant cesse être valable lors de la réduction du paquet d'ondes, deux univers s'étaient créés - une infinité d'univers, en fait, si l'on tenait compte du dédoublement des observateurs des phénomènes naturels présentant les mêmes caractéristiques matérielles que les opérations de mesure (mais ce dernier point n'intéressait guère William) -, alors la conclusion s'imposait. Le monde dans lequel nous vivions était l'un de ces univers : voilà ce qu'il importait de savoir. Cela, et le fait qu'il existait un autre monde, bien sûr, si proche du nôtre que le glissement vers lui s'était effectué de façon quasi naturelle, et à l'insu de ses habitants. Double-pensée, hein? William était hanté. Une nuit, pendant son sommeil, quelqu'un avait déplacé le décor avant de tout remettre en place, tout à l'exception d'un détail infime - un détail à partir duquel l'univers entier, son univers, s'était vu progressivement (irrémédiablement?) modifié. Il pensait à la catastrophe dans l'avion qui le menait à New York. Il y pensait dans les couloirs de l'aéroport, dans le métro, dans la chambre étriquée de cet hôtel dérisoire d'un quartier oublié de Brooklyn. Thom Yorke et les siens avaient essayé de mettre le monde en garde. You have not been paying attention. Par la suite, il considérerait la portée rétrospective de ces paroles avec une sorte de consternation confuse. L'affaire était si simple, au fond. » Et alors tout s’éclaire, soudain. Quelle histoire !


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