Ce concert du 26 avril 2010, j'en parle ou j'occulte ? Pour toi, qui as payé ta place 60€ sur Ebay, j'en parle. Victime des épaves de la hype, mon papier, il est pour toi.
Personnellement, je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai acheté une place pour ce concert. Peut-être parce je savais que deux heures après leur mise en vente, elles seraient toutes parties, que je cède régulièrement à des accès de consumérisme irrationnel. Pour être honnête, quand je pense à Crystal Castles, ce sont des morceaux de Kap Bambino qui me viennent en tête, à la différence qu'Alice Glass possède ce côté captivant de la fille à côté de ses pompes qui accède à une reconnaissance sociale que bien des personnes équilibrées lui envieraient. Et c'est un fait, ce soir tu n'as pas payé pour de la musique, tu as payé pour du borderline - et puis en plus, t'as déjà raté le concert d'Amy Winehouse... ou de Pete Doherty, tu sais plus trop -.
Arrivée en avance, je vois la fosse se remplir. A côté de moi, une Kelly Osbourne se réjouit avec sa copine de l'entretien décroché le lendemain pour bosser chez Balmain. Le mec est hyper intéressé par son C.V.
« - Et Berlin, c'était comment ?
- Oh ! Ben, je t'ai pas raconté mon histoire avec le mannequin, là ?
- Noooon...
- Bon, il s'est rien passé mais... »
Ayant sans doute remarqué cette oreille tendue dans leur direction et mon air absorbé, Kelly tire sa copine par le bras pour finir de lui raconter sa fascinante vie sentimentale au bar. Merde. Je focalise alors mon attention sur la Cathy Guetta léopard à ma droite qui se contente de tordre sensuellement sa chevelure platine. Désœuvrés, on note que mis à part Kelly et Cathy, la population est assez neutre. Pas vraiment de gueules, beaucoup de jeunes chemises à carreaux.
« L'élitisme, c'est plus ce que c'était», me dis-je en remettant ma frange en place.
Après une première partie indolore et inodore, Alice Glass, sorte d'épouvantail désarticulé, finit par venir se dandiner sur scène. Tu l'observes avec la même bienveillance que ces patineuses artistiques dont on attend fébrilement qu'elles se brûlent les fesses sur la glace. Le spectacle est assuré. Oh oh oh ! Elle essaye de passer sous la batterie. Oh oh oh ! Elle saute dans la fosse avec la douceur d'un objet contondant. Tu ne sais pas trop si c'est de la fausse misère ou de la vraie comédie mais tu t'en replais.
Certes, elle oublie parfois de chanter, mais à qui veux-tu faire croire que tu es venu pour ça ? De toutes façons, Alice ne chante pas, elle miaule et le degré de distorsion que l'on fait subir sa voix équivaut à du playback. Malgré tout, les instrus restent efficaces, au point que pendant que mes yeux se repaissent de ce spectacle, mes pieds bougent en rythme. Dans la fosse, on pogotte -pour le principe -. De mous applaudissements interviennent entre les morceaux, rapidement les plus lucides passent aux sifflements. Au bout d'une demi-heure environ, Alice très inspirée lance énergiquement son micro sur le public. A bout de nerfs, l'équipe technique décide de stopper le carnage. Circulez, y'a (plus) rien à voir...
Sans avoir vraiment compris ce qui s'est passé la demi-heure précédente, la foule se disperse docilement. C'est donc ça un live de Crystal Castles. Je pense encore une fois à toi qui a payé ta place 60€ et qui t'es empressé d'aller acheter un t-shirt à l'effigie du groupe. Ami, ce soir la hype underground a eu ta peau.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble