Merci au Livre de poche pour ce livre dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à entrer et qui a fini par me séduire.Mathieu Belezi écrit ici un roman à plusieurs voix. Ces voix sont celles des Jacquemain. Hortense, née Saint-André, possède d'immenses terres acquises par ses ancêtres à la force des armes. Elle a épousé Ernest Jacquemain, plus intéressé par la fortune que par la femme. Elle a eu trois enfants : Claudia, Marie-Claire et Antoine. Chacun son tour, un personnage prend la parole. Les uns sont morts, les hommes, les autres sont vivantes. Tous content la vie en Algérie, cette Algérie française. Hortense ne l'a jamais quittée et se cramponne à son domaine. Ernest a profité de toutes ses beautés et a lutté pour ne pas en être dépossédé. Claudia et Marie-Claire ont fuit, l'une pour vivre avec sa famille, l'autre pour entrer au couvent. Quant à Antoine, il s'est engagé pour la libération de l'Algérie.Personnage central mais toujours en retrait, Fatima s'exprime au milieu du livre et retrace elle aussi ses années sur les terres de Montaigne (nom du domaine).Il y a dans ce roman des histoires et des secrets de famille mais c'est surtout l'arrière plan politique et culturel que j'ai retenu. Cette lutte pour la liberté, ces hommes considérés comme des enfants...Le style m'a d'abord beaucoup gênée et je dois dire que je ne suis toujours pas fan : Mathieu Belezi aime les phrases sans majuscules et sans points, interrompues par des dialogues. Il aime les situations que décrivent des mots crus. Mais c'est aussi ainsi qu'il nous touche.