Dans la foulée d’un Adèle Blanc-Sec très décevant j’ai assisté à la projection du second volet des aventures cinématographiques du milliardaire Tony Stark et de son alter ego Iron Man.
Et je ne vais pas jouer les fausses pudeurs : j’ai adoré. Littéralement.
"Iron Man 2" est à prendre pour ce qu’il est avant tout : un pur divertissement destiné à nous coller au fond de notre fauteuil.
Le plaisir procuré est le seul baromètre à prendre en considération. Le reste n’est que du show business.
Ce second opus s’inscrit dans le vaste plan conçu par Marvel et ses partenaires commerciaux pour nous amener tranquillement à une réunion de nos
(super) héros d’ici deux ou trois ans dans "The Avengers". J’en piaffe d’impatience.
Dans ce genre de situation j’oublie que les productions américaines sont des mécaniques bien huilées dont le but est de faire un maximum de fric. Pas la peine de se prendre la tête avec ce genre
de considérations. Les faits sont là.
Et comme je le dis souvent notre mental a parfois besoin de s’abandonner à l’accessoire et à la légèreté. La vie en général et le cinéma en particulier sont assez vastes pour que notre esprit critique s’exerce de manière plus affûtée.
"Iron Man 2" est comme son prédécesseur un produit destiné au grand public, à la famille. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il s’agit d’une œuvre bâclée. Quand les studios donnent les
moyens financiers à un réalisateur, en l’occurrence John Favreau, le résultat est à la hauteur. Sans aucun doute
possible.
L’intrigue peut se scinder en deux parties bien distinctes. Dans un premier temps le metteur en scène pose les principaux enjeux : l’indépendance de Tony Stark/Iron Man (Robert Downey Jr) par rapport au Gouvernement et au Congrès Américains, la mort qui guette le milliardaire, l’émergence d’un concurrent
(Sam Rockwell), la thématique de la vengeance par le biais d'Ivan Vanko (Mickey Rourke). Dans un second temps, les nœuds des péripéties sont tranchés dans le vif.
"Iron Man 2" est un long métrage entraînant, nerveux. L’ensemble est tonique et ne laisse pas sommeiller le spectateur. Un tempo soutenu par une bande originale vigoureuse. Même si nous
connaissons toutes et tous les légendaires chansons d’AC/DC, l’honnêteté commande d’avouer que les différents morceaux s’insèrent parfaitement dans "Iron Man 2".
Les séquences d’action sont jouissives à plus d’un titre. Des morceaux de bravoure attendus et indispensables. Un vrai régal pour les yeux. J’étais comme un gamin devant un magasin de jouets :
l’apparition des différentes armures est plus qu’euphorisant. L’adrénaline est à son comble car les combats sont parfaitement orchestrés. Leur cadence est réglée comme du papier à
musique.
Mais il ne faudrait pas réduire le film à une collection de séquences d’actions même si ces dernières sont présentes.
L’un des centres d’intérêt de ce second épisode est la volonté de faire évoluer les personnages. Les relations entre Tony Stark et Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) sont creusées et apparaissent plus fines dans leur exposition.
Le milliardaire doit aussi composer avec un Nick Fury (Samuel L. Jackson) de plus en plus présent. La complicité et l’amitié du Colonel Rhodes (Don Cheadle) sont mises à l’épreuve alors que l’arrivée d’une secrétaire énigmatique (Scarlett Johansson) trouble la donne.
Au risque de déstabiliser certains spectateurs, la multiplication des intrigues ne nuit pas à la progression du récit. Le film y gagne en épaisseur mais décevra peut être les partisans de la
pyrotechnie à outrance. Mais il faut se souvenir que le premier opus était construit un peu de la même manière. John Favreau a certainement cherché longtemps la formule idéale et il ne doit pas
en être loin.
Sans aller aussi loin que les scénaristes de "The Dark Knight", les auteurs du scénario de ce second chapitre ont
quand même plongé Tony Stark dans une abyme d’incertitudes. Le côté sombre du héros apparaît dans une nette montée en puissance d’une tendance à l’auto destruction. L’armure se fendille.
L’éclatante dernière demie heure n’en est que plus spectaculaire.
Le long métrage a quand même un côté léger. Les dialogues sont piquants et l’humour se présente sous la forme de touches plutôt efficaces.
"Iron Man 2" se définit comme un opus grand public mais aussi destiné aux fans, aux geeks. Les clins d’œil sont légion. Les procédés utilisés sur le premier film et sur le reboot d’Hulk sont parfaitement maîtrisés. La curiosité des fans est aiguisée. On participe à cette chasse à l’œuf de bonne
grâce.
Robert Downey Jr cabotine à fond et le plus formidable et que le tout fonctionne. On en redemande. La beauté de Gwyneth Paltrow éclate à l’écran. Je sais que cela n’a rien à voir avec son talent
de comédienne mais l’actrice américaine brûle la pellicule à chacune de ses apparitions.
Don Cheadle et Samuel L. Jackson jouent leurs partitions avec le professionnalisme qu’on leur connaît.
Scarlett Johnasson arrive dans la galaxie Marvel sur la pointe des pieds mais il serait étonnant que son personnage, l’agent Romanoff alias la Veuve Noire, ne fasse pas l’objet d’un ou de développement(s) ultérieur(s). Le potentiel est
là.
Sam Rockwell est le seul personnage qui apparaît sur la réserve. L’image de rival sérieux de Tony Stark s’étiole au fil des minutes.
Mickey Rourke est excellent. Après interminable traversée du désert, l’acteur semble connaître un automne cinématographique plus que plaisant. Le costume de vilain de service lui va comme un
gant.
"Iron Man 2" est le pivot central d’une trilogie. Normal que le long métrage fasse évoluer les situations et les protagonistes au détriment du tout action. Les bases de déploiements ultérieurs
sont déjà posées.
Il n’en demeure pas moins que "Iron Man 2" est un film très réussi qui nous en donne pour notre argent.
Et par pitié : attendez la toute fin du générique (c'est devenu une habitude).