Dans « TOUT SUR MON MAIRE », paru en janvier 2008, chez les Editions DEMOPOLIS, un français d’origine camerounaise Eugéne EBODE, bradé de diplômes, chargé d’une expérience personnelle acquise d’une longue errance entre plusieurs pays africains et auteur d’une production littéraire riche et variée (romans, essais, recueil de poème, nouvelles et contes) décrit de l’intérieur la vie politique d’une petite mairie de banlieue.
Présenté sous forme de journal du directeur de cabinet d’un maire communiste, l’auteur nous entraîne dans les arcanes d’une campagne électorale, de ses embrouilles, des luttes entre les détenteurs du pouvoir, des bassesses et parfois des grandeurs de la vie politique municipale.
Le regard de ce franco-africain sur ce microcosme permet de relever les difficultés rencontrées par les immigrés dans cette ville de la banlieue parisienne.
Il met à nu également les retards pris par la vie politique en matière de diversité et de parité .
Entre essai politique et pamphlet, le livre de Eugène Ebodé est d’une férocité toute en finesse et d’un humour décapant, tout en gardant une approche très concrète de la vie au sein d’une petite mairie !
En voici quelques extraits.
A propos de la diversité :
· Le maire a demandé, sous les rires, aux africains de laisser aussi les Gaulois chanter. « On est quand même en France, non ? ».
A propos des pratiques politiciennes, pour amadouer une éventuelle rivale politiques :
· Elle est originaire des Antilles. Il se montre enjôleur. Elle est distante. Il la flatte, parle de sa fidélité sans tâche. De sa fidélité aussi.
A propos du programme du candidat maire et de ses alliances éventuelles :
· Le parti communiste fera-t-il de la place aux non communistes ou essaiera-t-il d’instrumentaliser ses partenaires ?
A propos du stress dans la vie d’un maire :
· J’ai vu sa main gauche se rapprocher machinalement du tiroir où se trouvaient les calmants qu’il avalait avant les conseils municipaux.
A propose de la retraite des élus, le must :
· Devant nos yeux éberlués, le nouveau maire a compté le nombre de mandats qu’il lui faudrait pour collecter tranquillement ses points de retraite sans avoir besoin de retourner travailler.
A lire, par curiosité, comme un document « anthropologique » sur la vie politique locale française, très bien cernée dans le sous-titre de l’ouvrage : PARITE-DIVERSITE-FEROCITE