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La grosse

Par Liliba

Françoise LEFEVRE

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coeur
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Quatrième de couverture :
Rien ne prédestinait Céline Rabouillot à devenir garde-barrière. Elle lit des livres, parle trois langues, comprend les enfants comme personne. Elle accompagne un homme âgé qui a aimé les abeilles, la bonne chère et les grands crus de Bourgogne. Mais elle est grosse, trop grosse pour les "autres" que dérangent ses manières et ses habitudes. Et la voilà — elle qui porte le poids de l’absence, le chagrin d’un enfant mort — vouée à la haine sournoise de ceux qui n’acceptent la différence sous aucune de ses manifestations.
Dans ce récit tragique, aux pages tour à tour fiévreuses et révoltées, Françoise Lefèvre, en même temps qu’elle évoque cette cruauté par phrases impitoyables, s’attache à révéler la somme de grâce et de tendresse qui fait de Céline Rabouillot un être de passion, une Marie Madeleine d’aujourd’hui.

Un petit livre que l'on referme avec une boule au fond de la gorge, comme une culpabilité de n'avoir pas été là pour aider, pour aimer cette grosse femme rejetée de tous. Un petit livre de toute beauté, émouvant, criant de vérité, qui nous envoie à la figure nos préjugés, nos jugements hâtifs sur les autres, nos racismes latents, notre peur de la différence. Un petit livre à lire de toute urgence, pour aimer enfin cette Céline si seule et abandonnée de tous, pour se délecter aussi des mots de l'auteur, de son style tout en finesse, en pudeur.

Un énorme coup de coeur !

"Personne ne vous pose de questions. Personne ne vous demande rien. Jamais. Juste ils disent : "Tu as vu la grosse ?"

"On garde toujours le souvenir d'un grand amour même s'il s'est transformé en une poignée de neige. C'est-à-dire rien. Rien qu'une flaque minuscule qu'un souffle d'air a déjà séchée. C'est à dire moins que rien."

"Avant toute chose, il y a le coeur gros. Ce coeur qu'il faudrait presque tenir à deux mains tant il est lourd. Douleur pour rien. Douleur sans raison. Apparemment sans raison. Un chagrin peut se réveiller un soir d'été parce qu'on est seule à suivre un vol de corbeaux silencieux s'en revenant des champs. On est seule dans la beauté du monde."

"L'hiver, revient ce chagrin parce que derrière le rideau qu'elle soulève pèse un ciel lourd de neige, juste avant la danse épaisse des flocons. Comment dire l'absence. Le deuil floconneux de l'absence. La merveille et l'effroi de la ressentir encore. Le coeur fond. Le coeur déborde. Comme dans l'amour. Comme dans l'absence."

"Elle écrase son chagrin contre la vitre. La tentation est grande d'imaginer que c'est un front qu'elle a contre le sien. Un front pour y appuyer sa peine. Quand on est si proche d'un visage, on ne voit plus les larmes, on ne voit qu'une étoile brillante. L'autre vous offre comme une vasque de fraîcheur où se dilue le chagrin."

Je remercie vivement Florinette qui en a fait un livre voyageur. Beaucoup d'entre vous l'ont déjà lu : Pour Malice, c'est "un livre beau et très touchant", pour Antigone, "ce petit livre est un poème",  Jules le qualifie de "petit roman intense", La pyrénéenne nous livre que "l'histoire est d'une tristesse à pleurer, désespérante à souhait mais portée par une telle écriture...", Clara  a été "submergée d’émotions de la première à la dernière page", pour Argantel, c'est "un très joli livre, des mots d'une grande poésie", Sylire ajoute "L'histoire est triste et cruelle, mais sublimement racontée", Leiloona est "tombée en amour pour l'écriture de cette auteur",  Lili Galipette en gardera un beau souvenir et je  terminerai par cette jolie phrase de Cathulu : "Ouvrir un livre de Françoise Lefèvre c'est pousser la porte d'une maison amie, entrer dans un univers où la douleur n'est pas exclue mais où elle est apprivoisée".

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Photo trouvée sur le blog de Bleu horizon, bleu évasion qui a écrit un billet très intéressant sur la vision de la femme dans l'art.

Impossible également de ne pas penser à Botéro et ses grosses femmes qui n'ont pas honte de montrer leur corps rebondi...

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