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Critique en avant-première : "Splice"

Par Jango

http://www.crucq.fr/bj&mat/festivaljulesverne2010/festival_splice.jpg
http://i247.photobucket.com/albums/gg142/cineblogywood/spliceposter_thumb1.jpg


Synopsis :


Deux jeunes scientifiques deviennent célèbres pour avoir fusionné l'ADN de différents animaux afin de créer des créatures fantastiques. Ils finissent par ignorer les limites légales et éthiques de leurs expériences en ajoutant l'ADN d'un humain.


[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)

Critique :


Vincenzo Natali est principalement connu pour son premier long-métrage, Cube, petite réalisation ayant fait beaucoup parlé d’elle à sa sortie il y a 10 ans. Passionné de fantastique et de SF, il peut aujourd’hui conduire des projets plus ambitieux grâce à la notoriété acquise sur ces premiers films. J’ai fait un peu le tour des critiques sur le net et le résultat est sans appel, Splice, au delà d’être son meilleur film, obtient quasi unanimement des retours positifs. Je m’inscris à 100% avec cela puisque de tout ce que j’ai pu voir dernièrement, Splice est sans aucun doute la plus belle surprise ;  le cinéma US peut aller reprendre quelques leçons.
Sur le papier, Splice pourrait être un film de Cronenberg. Deux jeunes et brillants scientifiques sont célèbres pour leur travaux sur la manipulation génétique de plusieurs espèces animales ayant donné naissance à de nouvelles espèces, en vue de soigner pléthore de maladies. Mais la curiosité va les pousser dans les limites de la science et de la morale en ajoutant de l’ADN humain à leurs expériences. De ce cocktail étrange naît un être nouveau, hybride homme-animal qu’ils appelleront DREN. Le pitch est simple comme bonjour pourtant, malgré les apparences, Vincenzo Natali va s’approprier le sujet d’une façon magistrale pour le transcender sur tous les plans.
Là où le discours de fond aurait pu être un facile et face « les manipulations génétiques avec les humains ce n’est pas bien », il se révèle au contraire bien plus fin et va venir à de très nombreuses reprises titiller les spectateurs, eux-mêmes pris au piège de leur propre morale.

[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)

D’abord monstre, DREN, avec ses évolutions, s’approche de l’être humain. Notre couple s’y attachera rapidement pour le considérer, la femme notamment, comme leur propre enfant. Un véritable amour va naître de cette fascination pour la première d’une nouvelle espèce. A l’abri des regards indiscrets, dans une cabane en forêt, ils vont donc élever DREN en faisant fî de toutes les questions morales qui pourraient exister. DREN devient alors le personnage principal du film et les rôles sont inversés.
Impeccablement interprétée par Claire Chaneac, qui a dû se passer de toute parole et transmettre toutes les émotions uniquement par son regard et ses mimiques, DREN devient également pour nous un personnage fascinant, tantôt très humaine, tantôt indescriptible pour ses réactions purement instinctives. L’empathie se crée naturellement et va rendre la suite du récit évidemment plus mouvementée.
Splice bénéficie d’un traitement artistique tout à fait remarquable, à la fois dans l’esthétisme global, la photographie, les cadrages, les lumières, mais également dans la présentation d’une nouvelle espèce sublime. En inversant les rôles à mi-film (les effrayés deviennent les effrayants), Natali arrive à emmener les spectateurs dans des interrogations fondamentales sur la place et le pouvoir de l’homme dans notre monde. Qui sommes-nous et quel pouvoir avons-nous ? Ce couple qui d’un coup se retrouve en position de Dieu pour DREN (ils l’ont créé et disposent de fait de tous les droits sur elle) est à la fois notre point de repère mais aussi notre plus grande crainte, puisqu’il nous renvoie directement à notre propre image, pas forcément réjouissante. Le propos très pessimiste sur notre monde, bercé dans un cynisme ambiant, ne sera probablement pas du goût de tout le monde.
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)

Ne reculant devant rien, Natali pousse son concept à fond pour un impact plus important, visuellement et psychologiquement, notamment lors de passages (très) intimistes qui ne manqueront pas de faire réagir la salle. On ressent comme une douleur viscérale devant ces images très fortes par leur symbolique.
Le final horrifique conclut magnifiquement tout le développement préalable, une apothéose salvatrice après 1h30 de pur plaisir qui vient porter Splice dans les cimes des meilleurs films de SF.
Il vous sera impossible de sortir indemne de cette aventure qui, au-delà d’être la plus grande réussite de Natali, est tout simplement la claque de ce début d’année que l’on attendait pas vraiment provenir de ce film.
Le 30 juin prochain, il faudra courir le voir, compris ;) !
Vous pouvez retrouver mes photos de la soirée avant-première en présence de DREN, Delphine Chaneac juste en suivant ce lien.
[Festival Jules Verne 2010] - Critique en avant-première : Splice (par Jango)


Sortie officielle française : 30 juin 2010
 


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