Mes yeux étaient plus noirs que leurs plus sombres nuits
Et mes jambes plus douces que leurs draps de soie
Quand mes doigts sur leur front épongeaient la sueur
Mes lèvres apaisaient leurs élans destructeurs.
C’est vrai qu’ils m’aimaient pour mon corps,
Et puis après
A chaque étreinte
Je sentais sur mon sein
Battre leur cœur en rythme avec le mien.
Sur l’oreiller chacun me confiaient ses rêves
Ils s’oubliaient comme le bateau sur la grève
Après l’amour pourtant ils avaient l’air si triste
Que l’enfant qu’ils étaient laissait place à l’artiste.
C’est vrai qu’ils m’aimaient pour mon corps
Et puis après,
A chaque étreinte
Je sentais sur mon sein
Battre leur cœur en rythme avec le mien.
Nos vies étaient liées par une chose étrange
Comme l’est le pinceau avec le chevalet
La plume à l’encrier, le violon à l’archet
Comme l’est l’éphémère avec l’éternité.
C’est vrai qu’ils m’aimaient pour mon corps
Et puis après,
A chaque étreinte
Je sentais sur mon sein
Battre leur cœur en rythme avec le mien.