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L'UMP en quête de voix

Publié le 15 mars 2010 par Xylophon

J'aime ces soirées électorales. J'avoue je dois être un peu maso. Mais je souviens déjà vers 11 ans d'avoir hâte de découvrir les lauréats à l'image de ces pochettes surprises que l'on quémande étant enfant.

Le cérémonial est bien rodé: je me prépare à manger et puis je m'installe avant le décompte final dans mon click clack canapé. Alors les résultats apparaissent comme le produit d'une démocratie intangible, et puis les hommes et femmes politiques se lancent dans l'analyse. Analyse à chaud souvent assez médiocre d'ailleurs: entre faire bonne figure et cacher un satisfecit pas trop fanfaron, il est difficile d'être bon.

L'UMP a joué un jeu assez amusant hier soir lors de la soirée électorale. Les représentants de N.Sarkozy ont atténué leur défaite d'une façon assez pathétique, en rendant responsables les socialistes de l'abstention à ces élections régionales au vu du mauvais bilan des présidents de région.

Comment peut on être de si mauvaise foi? L'abstention n'est ni de gauche ni de droite. Elle n'est pas mono-causale et les raisons étaient multiples hier de ne pas se déplacer. Le bilan sarkozyste n'y étant pas étranger.

Ensuite, le discours de F.Fillon est venu surenchérir dans cette analyse médiocre. Il concluait hier son discours sur ces régions qui se doivent être "au service de la république". Entre les lignes, on décryptait: il faut voter UMP pour appliquer à vos régions notre superbe politique. Or il existe en France, une décentralisation et une autonomie des collectivités territoriales par rapport à l'État. Fillon l'a oublié sans doute.

Enfin, on a eu droit à une politique de communication assez homogène entre les soutiens à Sarkozy. Il s'agissait de décrédibiliser le vote socialiste pour aller à la pêche à des voix
qui manquaient tant hier soir à l'UMP. Ils ont ainsi accusé la gauche de faire du marchandage électoral entre les voix du PS, d'Europe ecologie, et du Front de Gauche.

Finalement ces accusations sont le reflet d'une stratégie politique qui a échoué.

D'abord, c'est l'échec de la politique du "tout est possible". Puisque tout n'est pas faisable, les électeurs aussi ne souhaitent plus signer à nouveau pour de fausses promesses.

Ensuite, la stratégie de cette UMP, coquille vide d'un rassemblement de brique et de brocks (des centristes à De Villiers)est aussi en déroute.
http://lexilousarko.blog.fr/2009/11/29/et-si-l-ump-n-existait-pas-7481568/

A vouloir supprimer le débats, à contraindre les idées, les réserves de voix peuvent se compter sur le doigt d'une main.

Enfin, le Front national qu'on croyait légèrement moribond revient en force.
http://lexilousarko.blog.fr/2009/06/29/henin-beaumont-vacille-6421761/

Avec 12 % en moyenne national, il culmine à 20 % dans le Nord et dans le Sud de la France et peut donc se maintenir pour des triangulaires.

La stratégie sécuritaire, la thématique récurrente de l'immigration, n'ont pas permis à l'UMP de retrouver des électeurs FN qui avaient voté Sarkozy à la présidentiel. Eux non plus ne sont plus dupes. Pire cette stratégie, est en train de causer sa perte.

L'UMP est donc face à sa déroute annoncée. Feignant le sursaut, et s'accrochant encore à ces régions incertaines, comme un trophée arrachée par un perdant mauvais joueur, comme un parti en quête de voix mais surtout d'identité.

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