"En revenant de l'hôpital, j'ai pensé : comme c'est curieux ! On entre un jour pour une soi-disant opération bénigne, et cette opération en devient deux. A votre réveil, le tumeur qui vous défigurait a disparu. Mais votre glande thyroïde et l'une de vos cordes vocales aussi."
Nous sommes dans les années 50, et le petit David qui vit au sein d'une famille fermée à la communication grandit entre un père radiologue et une mère dont les accès de fureur éloignent les siens.
Dès son enfance, le père de David utilise des séances intensives de radiographie afin de soigner les problèmes de sinus de son fils, ce qui sera sans doute la raison de son cancer et de la tumeur maligne qui prend naissance dans son cou lorsqu'il a onze ans. Négligents, indifférents et violents dans leurs propos, ses parents attendront trois ans et demi avant de le faire opérer pour ce qu'ils prennent au départ pour un simple kyste. Il y perdra sa voix mais l'assurance qu'il doit se sauver et s'exprimer désormais par le biais de ses dessins...
J'avais repéré cette BD il y a quelques temps déjà, et en la découvrant sur les étagères de ma bibliothèque, j'ai voulu tenter sa lecture. Dans ces cas-là, quand je ne suis pas sûre de moi, je feuillette, car je ne sais pas vous mais cette couverture là fait un peu peur... je trouve. Heureusement j'ai aimé ce que j'ai vu dans les pages intérieures, alors je l'ai prise.
Cette histoire est en fait l'histoire vraie de David Small, un récit autobiographique poignant qui m'a beaucoup plu. Il n'est pas si sombre qu'il n'y paraît, quoique je n'aimerais pas devoir cotoyer une famille telle que celle de cet enfant malmené qui se réfugie dans son imagination, et le monde à part d'Alice au pays des Merveilles, pour se protéger.
Il y est aussi question entre autres des progrès pervers de la médecine de l'époque, du mal que peuvent faire à l'entourage de mauvais choix de vie et des remèdes possibles à l'absence de bonheur...
Une lecture troublante et forte.