Starship Troopers 3: Marauder
USA, DTV, 2008
Réalisation: Edward Neumeier
Scénario: Edward Neumeier
Avec : Casper Van Dien, Jolene Blalock, Stephen Hogan
Résumé: La Fédération est toujours en guerre contre les arachnides et lorsqu’un vaisseau contenant le Sky Marshall Anoke (Stephen Hogan) s’écrase sur une planète arachnide, Johnny Rico (Casper Van Dien) est envoyé à sa rescousse. Mais une faction du gouvernement semble ne pas vouloir retrouver le Sky Marshall…
On était en droit d’avoir peur à l’annonce de cette seconde séquelle au chef d’œuvre de Paul Verhoeven, quand bien même Ed Neumeier, scénariste du premier film, serait à la barre de celui-ci. En effet, difficile d’avoir confiance en repensant au très mauvais second opus, lui aussi sorti direct en DVD. Et pourtant, s’il est bien évidemment très loin d’égaler son modèle, ce Starship Troopers 3 est finalement plutôt une bonne surprise, toutes proportions gardées.
Evidemment, le gros problème du film, c’est qu’il manque singulièrement de budget. Les créatures sont souvent assez ratés (en particuliers les arachnides en image de synthèse) ou trop statiques pour pleinement convaincre (le cerveau géant de la fin du film). On n’a droit qu’à peu d’affrontements, et on est bien loin des batailles dantesques du premier film. Cependant, Neumeier, à la fois scénariste et réalisateur, réussit à retrouver le côté satirique de l’original, réintroduisant même les fameuses news de propagande si réussies dans le film de Verhoeven. Le second degré fonctionne à fond et Neumeier tape avec jubilation sur le fascisme, mais aussi la religion. On a le plaisir de retrouver Casper Van Dien, de retour dans le personnage de Johnny Rico, même si celui-ci est parfois un peu sacrifié par l’intrigue.
Sans égaler son modèle (il serait bien en peine d’y parvenir, vu la différence de budget), Starship Troopers 3 appartient tout de même au haut du panier des DTV et propose un sympathique spectacle, sauvé par le second degré et le côté satirique de l’intrigue.
Note : 6/10
La Moustache
France, 2005
Réalisation : Emmanuel Carrère
Scénario : Jérôme Beaujour
Avec : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Hippolyte Girardot
Résumé : Un beau jour, Marc (Vincent Lindon) décide sur un coup de tête de se raser la moustache qu’il a toujours porté. Son monde bascule lorsque sa femme et ses amis semblent ne pas voir le changement, puis lui affirment qu’il n’a jamais porté de moustache…
Avec son pitch intriguant très 4e Dimension, La Moustache ne pouvait qu’attiser la curiosité du cinéphile féru de fantastique. Et en effet, le début du film s’avère très réussi, dans sa description de la lente plongée du personnage principal dans la folie. Emmanuel Carrère, qui adapte ici son propre livre, arrive à approcher l’ambiance dérangeante des premiers Polanski, avec son héros seul contre tous, se demandant s’il est en train de devenir fou ou si un immense complot se joue contre lui. Vincent Lindon, parfait comme à son habitude, porte littéralement le film sur ses épaules et réussit sans peine à s’attirer la sympathie du spectateur. Et il a bien du mérite, pénalisé qu’il est par une Emmanuelle Devos absolument exécrable, débitant son texte de façon totalement mécanique et jamais crédible.
Malheureusement, le film finit par partir en live dans son dernier tiers, Carrère s’éloignant de son pitch pour repartir sur les rails insupportables du film d’auteur existentialiste à la française. Le héros part donc à Hong Kong sur un coup de tête, et Carrère nous balance des « images pleines de sens » (comprenez de longs plans contemplatifs et répétitifs du héros prenant le ferry au milieu des locaux) pour montrer à l’écran sa lente remontée et sa reconstruction. On a l’impression que l’auteur a eu peur d’assumer jusqu’au bout son argument fantastique et que du coup il a essayé de se « racheter » au près du public bobo en tombant dans le drame existentialiste.
Parti sur une bonne idée, La Moustache se prend malheureusement les pieds dans le tapis du conformisme français et se termine en eau de boudin. A voir uniquement pour la performance impeccable du grand Vincent Lindon.
Note : 4/10
Necromentia
USA, DTV, 2009
Réalisation : Pearry Reginald Teo
Scénario: Stephanie Joyce
Avec: Layton Matthews, Chad Grimes, Santiago Craig
Résumé : Trois hommes partageant un lourd secret vont se retrouver liés indéfectiblement par un pacte avec des démons.
Parfois, le choix des films proposés avec Mad Movies a de quoi laisser perplexe. Je me souviens encore de l’abominablement nul et Z Ecorché Vif, auquel on pourra maintenant ajouter ce Necromentia sorti tout droit du fond d’un catalogue de DTV. La présentation du film dans le mag nous apprend qu’il s’agit d’un hommage à Clive Barker, mais aussi d’un film sur l’amour. Mouais…
A mon humble avis, il s’agit surtout d’un navet abominablement mal interprété par des acteurs ringards, au scénario alambiqué et inutilement compliqué. Alors oui, quelques rares scènes sont plutôt réussies et assez dérangeantes, comme la scène où l’un des personnages s’occupe du cadavre de son amour disparu, allant jusqu’à tripatouiller l’entrejambe de la demoiselle, ou encore l’intermède musical où un démon à tête de cochon vante les mérite du suicide à un gamin handicapé. Mais c’est très loin de suffire à maintenir l’attention… Il ne suffit pas de mettre quelques scènes SM et un démon ressemblant à un cénobite pour être au niveau du grand Clive Barker.
Bref, Necromentia est un série Z fauchée, moche, mal interprétée, et parfaitement dispensable qui va très vite rejoindre ma pile de DVD à refourguer chez Cash Converters…
Note : 3/10
Hot Tub Time Machine
USA, 2010
Réalisation : Steve Pink
Scénario : Josh Heald, Sean Anders
Avec : John Cusack, Clark Duke, Craig Robinson, Rob Corddry, Chevy Chase, Crispin Glover
Résumé: Trois amis que leur vie actuelle est loin de satisfaire décident de se faire une virée dans la station de ski dans laquelle ils ont passé les meilleures vacances de leur vie dans leur jeunesse. Accompagnés par le neveu de l’un d’eux, ils espèrent passer un weekend d’enfer et oublier leurs soucis individuels. Manque de bol, la station a totalement périclité et n’est que l’ombre d’elle-même. Un soir, alors qu’ils noient leur mal être dans l’alcool, les quatre amis dérèglent accidentellement le spa de leur chambre qui les renvoie 30 ans dans le passé. D’abord surpris, ils réalisent qu’ils vont revivre ce weekend de folie, mais qu’ils doivent éviter de changer quoique ce soit s’ils ne veulent pas risquer d’altérer le futur irrémédiablement…
Une grande partie du succès de Hot Tub Time Machine vient très certainement de son titre totalement improbable, sur lequel toute la campagne promo reposait. Difficile en effet de ne pas avoir ne serait-ce qu’un peu envie de voir à quoi ressemble un film appelé « le jacuzzi machine temporelle ». Heureusement pour les spectateurs un peu curieux, le film ne repose pas que sur son titre, et s’avère être une bonne petite comédie.
Reposant sur un principe similaire au récent Very Bad Trip (une bande de potes doit faire face aux conséquences d’une nuit de débauche), Hot Tub Time Machine arrive à tirer son épingle du jeu grâce à son amusant concept et à quelques running gags hilarants (les pauvres écureuils en prennent plein la gueule). Sans atteindre les cimes d’un Retour vers le Futur (cité à plusieurs reprise), Hot Tub Time Machine (ça sera plus simple) parvient à tenir la route avec son argument SF, tout en ne se reposant pas uniquement sur les blagues « regardez comme les 80’s c’était ringard » (même si certaines des blagues en question sont très drôles, notamment celle sur le personnage fan de L’Aube Rouge qui prend les héros pour des espions communistes). Le rythme est soutenu, et les gags s’enchainent sans temps mort, ce qui évite de s’attarder sur certaines blagues moins percutantes que d’autres.
Les quatre acteurs principaux s’en donnent à cœur joie, même si ce sont surtout Craig Robinson et Rob Corddry qui emportent la part du lion. Le premier est touchant et hilarant en gros nounours terrifié à l’idée de tromper sa femme et récolte la meilleure scène du film lors d’un concert où il enflamme la salle. Le second fait montre d’une énergie folle dans le rôle du pote lourdaud qui fatigue tout le monde. Cerise sur le gâteau, le trop rare Chevy Chase complète la distribution aux côtés de Crispin Glover, qui hérite du meilleur running gag du film.
Sans atteindre le niveau d’un Very Bad Trip, Hot Tub Time Machine est une bonne comédie délivrant son quota de rires, ainsi qu’un joli message sur l’amitié (décidément à la mode) et le fait de ne pas abandonner ses rêves.
Note : 7/10