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J'aime pas Facebook, mais pourtant j'y reste

Par Wellreadkid

Facebook, Twitter, Myspace. Vous avez probablement déjà essayé l'un d'entre eux.

Une chose est sûre, les réseaux sociaux, en quelques années, sont devenus "The place to be" sur la toile. Partager ses photos, sa vie, garder le contact avec vos amis, ou retrouver d'anciens copains d'école, tel semble, à première vue, le but de ces réseaux qui se multiplient chaque jour.

"T'as un facebook?" est devenue une manière de draguer, d'entamer la conversation, de signaler à l'autre qu'on l'aime bien, qu'on aimerait le rajouter à ses "amis". Drôle de pratique, celles des "amis", n'est-ce-pas? Cela vous autorise à pénétrer dans l'intimité de gens que vous ne connaissez pas forcément bien (quand vous le connaissez tout court), à décortiquer ses photos (pas toujours glorieuses, par ailleurs), ses statuts (parfois assez insipides, pour ne pas dire souvent), ou ses messages.

Car Facebook, c'est le domaine de l'hypocrisie et du voyeurisme. Certains étalent sans vergnogne leurs photos, leurs états d'âme ou leurs sorties, ce qui fait sans aucun doute le bonheur des commères. L'on dissèque vos statuts, l'on espionne vos conversations, l'on observe vos amis. Vous pouvez tout savoir de vos amis en un clic, pour peu qu'il se soit pris au jeu et ait rempli la petite fiche de présentation. Qui est en couple, qui est célibataire, qui couche avec qui. Certains se déchirent sur Facebook : rupture, dispute de couples, clash. De Closer, on passe aux Feux de l'amour. Une fois, j'ai pu lire la dispute d'un jeune homme avec la mère de son ex. Assez irréaliste, comme situation. Je ne connaissais ni la dame, ni le jeune homme, seulement la fille, si je peux dire "connaître". Elle était dans ma classe.Et j'ai pu assister à sa rupture en direct sur Facebook.

Facebook, c'est également le moyen de balancer aux autres votre bonheur, de se fabriquer une vie : "regardez, je sors, je bois, je fume, je baise, je suis quelqu'un !".  Les premières sorties en boîte sont affichées avec fierté, les photos prises bourrées montrées avec gloire. Un de mes amis a intitulé un de ses albums "Je sors dehors...avec des gens et tout". Cela résume probablement l'état d'esprit Facebook. Montrer qu'on a une vie sociale.

L'accro à Facebook rejoint tous les groupes dont il entend parler, certains drôles ("La vie c'est comme un zizi, parfois c'est dur", d'autres débiles (" La Turquie défie l'Algérie, qui aura le plus de fans?"), voire narcissiques ("sinon à part moi,, tu as d'autres passions?"). Une grande majorité sont bourré de fautes d'orthographe, d'où l'émergence de "l'orthographe déplorable de ton groupe m'interdit de le rejoindre". L'accro à Facebook est fan de tout, à commencer par "Regarde, c'est la photo de Rihanna à quinze ans" ou " Faire des calins". A quand les groupes "prendre une douche", "manger des pâtes", "respirer", et "regarde, une photo de moi maintenant ". L'accro à Facebook aime tous les statuts de ses amis du "J'ai mangé une poire" d'untel au "Machin est mort ! ma vie est finie" d'une autre. Il commente tous les changements de relation de ses amis, ainsi que les photos. Il joue à Paf le chien, Restaurant City et te tague dans des photos du genre "mes potes version dessin animé" ou "tous les gens que j'aime". Il publie trois statuts par jour, un titre de chanson (souvent "Sexion d'assault", qui ne sont même pas fichus d'apprendre à écrire "section", ah c'est un jeu de mot avec "sexe", ah ah ah, c'est tellement drôle !), son humeur du jour (le jour où il est déprimé, croyez-moi, vous en entendrez parler), ainsi que les résultats du match. L'accro à Facebook, le jour où tu le supprimes de tes amis, il te demande trois fois de le réaccepter, et si tu dis toujours non, il ira te poser la question en face (ou, tout du moins, par message privé).

J'ai Facebook. J'ai supprimé de mes contacts tous les gens que je n'aimais pas ou à qui je ne parlais jamais. J'ai eu une plainte par message privé ("pourquoi tu m'as supprimé de Facebook" d'un ton indigné), le coup des trois demandes, et des regards noirs ce matin en arrivant en cours ("han t'as vu l'autre, elle a osé nous virer de facebook, je peux plus l'espionner"). Remettez-vous les gens, Facebook, ce n'est pas la vraie  vie !

Je termine sur cette phrase de Farida, une camarade de classe "Tu les ignore en vrai, autant les ignorer également sur Facebook. Moi je suis dans tes amis en sursis, c'est ça?". Suivi de l'intervention de Doris "bah oui, à la fin de l'année je te vire".


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