DES POULES TOUJOURS EN FORME
Faire produire les poules en toutes saisons est un souci permanent pour l'aviculteur. Cela n'a l'air de rien et certains disent que les «poules pondent par le bec» et concluent qu'avec une nourriture abondante tout doit aller très bien.
Bien sûr, nous n'en sommes plus, en élevage spécialisé tout au moins, à croire que la meilleure nourriture est le grain et nous savons qu'un ALIMENT complet est indispensable. Cependant ce n'est pas tout, et il faut considérer une quantité d'autres facteurs qui peuvent grignoter le bénéfice d'une saison de ponte. Ces facteurs sont d'origines muftiples.
LES CONDITIONS DE LOGEMENT
Elles peuvent jouer un rôle important; il faut penser que des locaux insuffisamment éclairés, ce qui est fréquent quand il s'agit de bâtiments transformés en poulaillers mais non concus pour cet usage, peuvent être cause d'une moindre production ; une aération correcte, des mangeoires en nombre suffisant, des abreuvoirs propres, une litière sèche sont des éléments de confort auxquels vos poules sont sensibles et leur satisfaction se manifeste par une meilleure production.
LES MALADIES
Elles sont, en général, considérées comme les grandes responsables, parfois à tort ; bien entendu, si vous entendez vos poules «ronfler», éternuer, il n'y aura pas à mettre en doute les maladies respiratoires et vous êtes menacé d'une baisse de ponte grave si vous n'intervenez pas immédiatement avec un traitement efficace et un supplément de vitamine A.
Mais, en dehors d'un cas aussi évident, il y a des maladies inapparentes et insidieuses; ce sont elles d'ailleurs qui vous font suspecter toujours une maladie si une fois déjà vous en avez été victime; les diarrhées, en particulier, retiennent toujours l'attention des éleveurs et beaucoup les ont cataloguées une fois pour toutes : diarrhées mousseuses = parasites ; diarrhée blanche = typhose; verte = peste ou choléra. En fait, ces couleurs ne veulent rien dire de certain. Des diarrhées mousseuses peuvent avoir une simple origine alimentaires, résulterd'une eau sale (eau verte en particulier). Bien entendu, elles peuvent aussi être dues aux parasites. Ceux‑ci sont, en général, de deux sortes: les coccidies et les vers.
Chez les jeunes poules, la coccidiose ne peut être diagnostiquée qu'au laboratoire car ses lesions sont souvent discrètes; elle n'en est pas moins présente et nuit à la production ; elle peut même être plus grave et provoquer des amaigrissements et vous amener à éliminer certains sujets. En général, c'est chez des poulettes qui ont reçu dans leur jeune âge (jusqu'à 3 mois) un traitement préventif continu dans l’aliment que ces accidents s'observent surtout. Du fait du traitement, elles ne se sont pas immunisées et sont tardivement victimes de la maladie.
Si la coccidiose est certaine, un traitement s'impose mais ne le faites pas «à tout hasard». De même, si vous voyez seulement quelques sujets déficients et atteints, séparez les si vous le pouvez et n'appliquez le traitement énergique qu'à ceux‑ci. Pour les autres, contentez‑vous de vitamines et d'un traitement plus anodin. Chez de jeunes pondeuses pensez toujours au remède qui peut être pire que le mal et pour guérir 10 poulettes n'allez pas arrêter la ponte des 90 autres.
A propos des vers, il n'y a, en général, pas de milieu : les uns y croient trop, les autres pas du tout ! Vos poulettes peuvent très bien être porteuses de nombreux vers sans que vous vous en doutiez et sans que rien dans leur aspect extérieur vous permette de vous en douter; cependant, leur ponte s'en ressentira souvent gravement. Le plus souvent, il s'agit d'ascaris contre lesquels il existe des vermifuges solubles qui sont inoffensifs pour les pondeuses, faciles à employer et pleinement efficaces. Un traitement fait sans raison est donc une dépense inutile mais non un danger.
Mais, il n'y a pas que les parasites internes. Bien souvent, des éleveurs trouvent leurs sujets pâles, sans entrain, la ponte faible. Un examen attentif du poulailler permet de déceler une infestation massive de poux rouges qui piquent les poules la nuit et se cachent le jour entre les planches, dans les trous des murs, dans la litière. Là encore, un traitement s'impose qui aurait dû être fait systématiquement.
LES VITAMINES
Elles sont à la mode quand on a l'impression que quelque chose ne va pas, on donne au hasard quelques milliers ou quelques millions d'unités d'une vitamine ou d'une autre ou un aliment « anti‑siress ». A vrai dire, c'est la méthode de celui qui n'y connaît rien:
« Donnons un peu de tout, il y aura bien quelque chose qui agira ». Bien sûr, les vitamines A et D surtout augmentent les défenses de l'organisme et l'aident à réagir contre une maladie éventuelle, bien sûr, l'antistress contient en plus des éléments qui peuvent agir sur une maladie respiratoire, mais la dose sera‑t‑elle suffisante si le cas est grave ?
En fait, si quelque chose ne va pas, il faut surtout essayer de savoir ce qui est en cause. Ces vitamines qui vont vous donner une amélioration factice et momentanée chez des poules atteintes de vers, auraient été sensationnelles employées après un bon vermifuge...
Les vitamines ne guérissent rien en dehors des avitaminoses, mais ce sont d'excellents compléments d'un traitement bien adapté au problème qui se pose.
En résumé, la pratique de l'aviculture demande une certaine expérience qui ne s'acquiert que par des observations patientes et que n'ont pas toujours certains "conseilleurs" qui voient les choses d'un point de vue trop commercial et qui ne sont pas les .payeurs.
Faites donc pour vos pondeuses ce qui doit être fait, mais n'écoutez pas trente‑six avis, car vous appliqueriez trente‑six traitements et vous en sortiriez avec un lourde note et sans doute un troupeau de pondeuses à vendre à bas prix, s'il en restait de vendables.