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Les nouveaux vampires

Par Sergeuleski
Crépuscule d'une idole Onfray ULESKI.jpg

Cette levée de boucliers, cette charge brutale contre le dernier ouvrage de Michel Onfray "Le crépuscule d'une idole" chez Fayard, ressemblent fort à un mouvement de panique de la part des psychanalystes qui devront pourtant bien comprendre une chose : Freud devra y passer comme tout le monde car... 

Il n’y a pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui trinquent : Marx, le communisme, l’ultra-libéralisme économique, l'écologie politique, les droit-de-l'hommistes, le Christianisme, la mondialisation, l’Islam…

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Aussi, qui portera le dernier coup de grâce à cette profession (secte, religion ?!) qui a la prétention de tout expliquer

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mais qui, jamais, ne prouve quoi que ce soit ; une profession avide de pouvoir, d’argent et de misère humaine ?

Qui donc et quand ?

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"Mon diagnostic à votre sujet reste valide : vous souffrez bien d'une perte de substance et vous avez servi une organisation de l'existence dans laquelle vous n'aviez aucun devenir propre

- Vraiment ?

- Oui.

- Vous savez, récemment, j'ai pensé à quelque chose. Mais bon, je ne sais pas si je dois vous en parler...

- Dites toujours.

- Dernièrement, j'ai pensé aller voir un psychanalyste. Je me suis dit que je pourrais peut-être arracher un sursis, un délai supplémentaire auprès de lui...

- Ne faites pas ça malheureux ! Les psychanalystes ? Ils expliquent tout mais ils ne prouvent rien. Ce sont des avortons, des rejetons au service d’une pensée totalitaire qui ne reconnaît même pas l’individu en tant qu’individu : l’individu dans sa singularité et son questionnement et la pertinence de ce questionnement face aux réalités d'un monde cadenassé.

- Auprès de lui, je ferai le forcing. Il paraît que ça marche : la parole, la confession, l’introspection, ça occupe et ça libère aussi. Et puis, se souvenir, c‘est oublier... tout ! 

 - Ecoutez-moi ! Devant eux, tout oiseau se retrouve déplumé. Ils vous écoutent et se taisent pour mieux vous évaluer, obséquieux et condescendants. Vous vous découvrez, vous baissez votre garde et hop ! Une fois désarmé, à poil et le dos tourné, le verdict tombe. À leurs oreilles, toutes les expériences se valent. C’est le même diagnostic et ce, pour tout le monde. L’interprétation du monde c’est leur dada, leur domaine exclusif, leur chasse gardée. Si vous souhaitez savoir qui vous êtes et comprendre le monde qui vous entoure, ne foutez pas les pieds chez les psychanalystes. Ils ne vous apporteront qu’une analyse de psychanalyste et comme vous n’êtes pas psychanalyste, vous ne serez pas plus avancé. Dites-vous bien une chose : ce que nous sommes... en dehors de notre désir irrésistible de vouloir coucher et sodomiser nos mères, nos pères, nos frères et sœurs, nos animaux de compagnie et la planète tout entière, en attendant de pouvoir les trucider tous, autant qu‘ils sont, ce que nous sommes... devrait être le fruit d'un affranchissement total car l’homme qui souffre n’est pas seulement un homme qui souffre parce qu’il fait fausse route et que les profondeurs de son esprit recèlent d’étranges pulsions capables de le conduire dans l’erreur et le fourvoiement ; pulsions que seuls les psychanalystes ont la prétention de rendre intelligibles. L’homme qui souffre c’est aussi un homme que l’on fait souffrir. Le cauchemar, c'est pas maman, papa, la bonne et Dieu sait qui d'autre ! Le cauchemar, c'est cette société sans fraternité, cette société à la compassion sélective et intermittente, comme au spectacle. On peut être sûr d’une chose : la psychanalyse ne fait du bien qu'aux psychanalystes. La psychanalyse ne soigne que les psys. Il faut voir comme ils en redemandent... et ils sont bien les seuls.

- Bon. Disons que je n'ai rien dit. Et puis, je n'ai même pas commencé les démarches. C'était juste une idée. Inutile de vous agiter.
- Privée de ses génies et de ses apprentis sorciers surréalistes, la psychanalyse n'est servie que par des voyeurs sans talent, des pompeurs d’expériences, d‘oxygène et de salive. Ils vous assèchent lentement car ils n’en ont jamais assez. Si vous cessez de leur parler, je crois, qu’ils meurent. Oui ! Monsieur ! Un psychanalyste qui n’a plus de patients meurt vidé de son sang parce que son sang... c’est votre sang ! Ce sont des sangsues qui se font passer pour des ventouses médicinales. Les nouveaux vampires

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de nos sociétés déboussolées, ce sont eux ! Alors... si vous refusez de vivre, devenez psychanalyste ! Et vos patients qui... eux... ont pris tous les risques... vos patients vous diront tout ce que vous avez besoin de savoir. Pas étonnant qu'ils aient si peur de l'évaluation et du regard des autres tous ces psys défroqués : une peur viscérale de se confronter à la réalité. Plus ignorant qu’un psy, vous ne trouverez pas car avec eux, celui qui sait n‘est pas celui qui fait mais... celui qui regarde faire. Ils ont dans leur analyse, le recul de ceux qui, immobiles et morts de trouille, refuseront toujours de vivre car, vivre c'est aussi et surtout, prendre le risque de ne jamais pouvoir oublier tout ce dont on ne souhaite pas se souvenir. Et ça, ça ne leur a pas échappé, tout conscients qu'ils sont... eux !"

  

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Copyright (texte et son) © Serge ULESKI.Tous droits réservés.

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Extrait du titre : "Confessions d'un ventriloque" - chapitre 4 - disponible chez TheBookEdition -

A propos de l'ouvrage... cliquez... Confessions d'un ventriloque


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