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Max et les Maximonstres : le conte est maxi-bon

Par Cineblogywood @Cineblogywood
Max et les Maximonstres : le conte est maxi-bon
En DVD et Blu-ray : Il a fait fort, Spike Jonze, avec Max et les Maximonstres (Where the Wild Things Are), qui sort chez Warner Home Video. De ce classique de la littérature enfantine, signé Maurice Sendak, il a réussi à tirer une adaptation doublement fidèle et, mieux, plus aboutie que l’original. Je m’explique.
Max et les Maximonstres raconte l’histoire d’un petit garçon turbulent qui, au gré d’un rêve, fait voile vers une île mystérieuse. Il y rencontre d’étranges créatures qui l’élisent bientôt roi. Tout est alors prétexte à des fêtes sous les étoiles et à des bagarres pour rire à n’en plus finir. Voilà pour la belle histoire de Maurice Sendak, qui fera le bonheur de vos enfants sur le point d’aller dormir (c’est un papa qui vous l’affirme).
Spike Jonze a su insuffler à son film l’esprit joyeux et poétique du conte. A la naïveté du dessin de Sendak, le cinéaste oppose un réalisme onirique : les personnages, fidèles aux monstres du livre, sont réels. Il leur a donné vie en décidant d’utiliser d’énormes mannequins de poils et de plumes plutôt que d’associer prises de vue réelles et créatures numériques – l’ordinateur servant principalement à animer les visages des monstres. Idem pour l’île : mer, bois, sable, vent, soleil… le film a été principalement tourné en décors naturels, en Australie. Résultat : le spectateur éprouve des sensations sans commune mesure avec celles que dégagerait un environnement virtuel. D’où un sentiment d’étrange familiarité. Comme dans un rêve.
Inquiétantes créatures
Fidèle à l’œuvre de Sendak, Jonze a également été fidèle à la sienne. La force de sa vision est intacte. Nous sommes dans un film de Spike Jonze, dans son univers, sans que ce dernier ne trahisse celui de Sendak. Jonze aurait pu se contenter de mettre en image le livre et cela aurait été déjà bien. Mais ici, il a retravaillé l’histoire pour l’ancrer plus fortement dans une réalité – celle d’un enfant un peu solitaire et chahuteur, en manque d’affection.
Jonze a su décrire avec beaucoup de sincérité les joies et tourments de l’enfance, un âge où l’innocence et la sincérité vont de pair avec l’égoïsme et à la méchanceté. Et dans son film, les monstres sont beaucoup plus inquiétants que dans le livre. Après tout, ils sont la projection des sentiments ambivalents qui habitent le petit Max, très bien interprété par Max Records. A noter que James Gandolfini. Forest Whitaker et Chris Cooper prêtent leur voix à certains monstres. Le choix atypique de Gandolfini est d’ailleurs intéressant car son interprétation très naturelle contribue grandement à donner corps à son personnage.
Spike donne donc de la profondeur au conte, de la gravité aussi. Visuellement, c’est un régal : la photo est sublime, la réalisation pleine d’inventivité. Et la bande originale accompagne parfaitement l’histoire.
Je suis certain que le Blu-ray est éblouissant. Ayant eu le DVD à chroniquer, je peux vous assurer que le spectacle est total. Si les bonus m’ont un peu laissé sur ma faim (il manque un vrai making of dans cette édition), trois mini-documentaires sympas lève le voile sur la méthode de travail de Jonze, que ce soit pour filmer un chien qui aboie en courant (pas facile à obtenir) ou pour créer un joyeux bordel sur le plateau grâce à une ribambelle d’enfants. Magique, je vous dis.
Anderton

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