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Petit lapin stupide

Par Vanessav

Bon, voilà! C'est comme cela que ça se passe quand un auteur me plait, j'ai envie de le suivre, et en plus quand l'éditeur met la clef sous la porte, j'achète. J'ai donc reçu "Petit lapin stupide" de Edward VAN DE VENDEL et illustré par Gerda DENDOOVEN.


Petit lapin stupide

© Edward VAN DE VENDEL et Gerda DENDOOVEN/ Être


Et il est question de la mort. Quel concours de circonstance mais, quelque fois, je crois qu'il n'y a pas de hasard. La mort est dans nos vies en ce moment, pas forcément au quotidien, mais elle touche de près un être cher alors j'avais choisi le thème pour d'autres livres, là le livre est arrivé à moi. Oui mais voilà ce livre est un bijou.
Vieux lapin va mal et Grand lapin ne veut plus répondre aux questions de petit lapin, alors oust, il le met dehors.


"Petit lapin doit la fermer.
Plus une seule question.
Pas maintenant!
Ce n'est tout de même pas difficile, a dit Grand lapin.
Petit lapin peut rester mais en silence."


Hors du terrier, petit lapin stupide rencontre des animaux tout près de mourir. Par naïveté, petit lapin stupide pose des question pas si stupides. Au poussin tombé du nid, au crapaud trop sec, à la souris grise trop souvent mère et au hibou sanguinaire. De chacun il découvre la vision de la mort. Puis, enfin satisfait des réponses qu'il reçoit à sa demande qui lui bouillait dans tout le corps, il revient en courant au chevet de Vieux lapin, aidant au retour chaque mourant rencontré.


Petit lapin stupide

© Edward VAN DE VENDEL et Gerda DENDOOVEN/ Être


Les discussions sur la mort ont apporté de nombreuses notions autour du concept, des indices de reproduction avec une image terrifiante de la mise au monde, une idée du retour à la terre, dans un nid recouvert ou dans le noir et la poussière, mais aussi une référence à la chaîne alimentaire.


Le livre est fort, puissant, prenant, poétique mais pas tout doux, il est même philosophique. Certains lecteurs sensibles pourraient être touchés, je pense surtout par l'idée de pouvoir mourir d'avoir eu trop d'enfants. Mais ce serait dommage de passer à côté de ce livre. A l'opposé de certains autres que je peux aussi aimer, plus provocants, jouant avec un petit côté glauque, ici rien de très choquant au fond : la mort peut y être attendue, douce ou juste réelle.

Comme chaque lecture sur ce thème, la lecture accompagnée peut offrir une multitude de superbes moments et de belles réflexions.


Grand lapin forçait Petit lapin stupide à se taire, à garder en lui ses questions sur la mort. Grâce aux rencontres faites hors du terrier, Petit lapin stupide a pu recevoir des réponses franches et peut maintenant accompagner la mort de Vieux lapin... Comme une compréhension sommaire qui aide au deuil.

Edward VAN DE VENDEL est vraiment un auteur à suivre. Je l'avais découvert avec "Un million de papillons". Je ne peux que confirmer sa manière de parler aux enfants sans ambages, avec justesse et poésie. Je suis aussi devenue une fan de son "super gloupi", j'en reparlerai bien sûr.


Petit lapin stupide

© Edward VAN DE VENDEL et Gerda DENDOOVEN/ Être


Et puis les illustrations sont belles, très colorées et poétiques. Je continue à adorer les aplats de Gerda DENDOOVEN. Le texte est très fort et les illustrations apportent une simplicité, juste une image, douce ou plus violente, elle aussi assez franche mais très en accord. J'aime aussi les signes de ponctuation (points d'interrogation) qu'elle y met et cette ombre de Petit lapin stupide, quasi indépendante et l'ombre de la mort.


L'avis du matricule des anges vous donnera encore plus envie de courir l'acheter.


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