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Push Up : The Grand Day Of Quincy Brown

Publié le 19 mai 2010 par Crazyhorus

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En 2010, l’héritage de la musique soul/funk est loin d’être dilapidé. Ces dernières années ont vu la naissance d’hybrides étonnants comme El Michels Affair, Mayer Hawthorne, Raphael Saadiq, Georgia Anne Muldrow, autant de métissages assumés de revivals 70’s et d’audace stylistique qui accouchent de cross over uniques. Push Up est de ceux-là. Mélange audacieux de soul satinée, de funk trépidant et de rock blanc, c’est un peu la rencontre entre la folie de Sly Stone et de Funkadelic, le groove blaxploitation de Johnny Pate et la frénésie du rock 70’s. Ces genres largement affirmés depuis des dizaines d’années se retrouvent ainsi combinés entre eux de manière étonnante, dans ce qui est le premier opus de ce band qui écume depuis un moment les salles parisiennes.

The Grand Day Of Quincy Brown, ou l’histoire d’un patronyme référentiel (Quincy Brown, cousin oublié de James Brown nous dit-on), spectateur de la vie, dont le regard porté sur notre société s’avère à la fois pertinent, désabusé et interrogateur. Un concept musical qui transcende avec panache, la puissance évocatrice de la musique noire américaine, mêlée à l’impertinence de guitares ardentes pour un résultat sulfureux et déstabilisant. Ce quintet bien rodé présente ainsi une riche palette sonore, dont le sens du groove se fait sentir à merveille sur des titres comme « I’m Just A Man » et « The Grand Day Of Quincy Brown » où la section rythmique de Ji Mob insuffle une énergie communicatrice soutenue par des chœurs aériens de toute beauté. Des guitares rock nerveuses de « Pressure There » à l’ambiance psychédélique « floydienne » de « Turn It On » en passant par la syncope jamaïquaine de « Revolution », l’album dévoile des facettes inattendues, pulvérisant alors les repères musicaux. Le groupe joue ainsi sur des registres « mutants » qui opèrent des glissements culottés (« Turn It On » puis « Push Up The Volume ») sans briser pour autant l’homogénéité de l’ensemble.

Peut être plus conventionnels, « What Goes Through Your Eyes? », « What Have You Made? » et « Feel Like A Bird » restent des titres à la production délicate et sophistiquée qui rappelle la sensibilité d’un Curtis Mayfield. Fidèle à l’ambiance blaxploitation qui règne au début des années 1970, « The Pawnshop » illustre quant à lui, cette atmosphère typique, teintée de nappes vaporeuses et de textures mouvantes si chères aux bandes originales des films de William Crain, Jack Hill ou Gordon Parks.

Plus qu’un simple revival des années 1960-1970, The Grand Day Of Quincy Brown est une œuvre qui sublime les codes musicaux pour mieux les digérer afin de rendre au final un résultat bigarré, intelligent et poétique. Un travail d’orfèvre opéré par la fine équipe de Push Up qui réussit lavec brio son premier projet. L’héritage de la Black Music est entre de bonnes mains.

 

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Disponible le 7 juin via le label Discograph


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