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La Princesse de Montpensier

Publié le 20 mai 2010 par Mg

Nous avions quittés Tavernier dans les marais électriques de la Louisiane, le voici de retour un an après dans la campagne fratricide des guerres de religions. Film d’époque aux allures de téléfilm d’envergure, sa Princesse de Montpensier n’est pas assez solidement ancrée dans l’histoire pour véritablement nous surprendre.

1562 : la guerre et les manipulations vont bon train entre catholiques et protestants. Au milieu des intrigues de cour, la jeune Marie de Mézière est mariée à un prince, en aime forcément un autre, fait tourner la tête de son éducateur et attire l’attention du frère du roi. L’amour fait bien plus de ravages qu’une bataille. On nous entraine donc dans les atermoiements d’une époque de révoltes, où la religion scinde violemment la société en deux (ou plus), renforcée par des histoire d’intérêts et d’argents évidemment. Si la volonté est évidemment de coller au plus près de cette réalité, le résultat final ne dépasse pas le visuel forcément travaillée d’un film de Tavernier. Costumes, chevaux et décors sont à la hauteur d’un vrai film d’époque.

Ce qui détonne le plus, c’est en réalité le reste. Prenant sous sa coupe une ribambelle de jeunes acteurs en devenir, Tavernier nous livre ainsi une demi douzaine de personnages récitant mollement leur texte, théâtralisant l’ensemble de manière un peu trop solennel, et sans vraiment de conviction. On reste donc loin de trouver l’émotion ou l’intensité épidermique de récits mêlant histoire de France et passion fratricide entre jeunes postulants au trône (dont le seul ressortant du lot, Raphael Personnaz). Le plus connu Lambert Wilson se révèle également bien fade ici, ne semblant pas trouver sa place malgré son amour des récits classiques. Cela ne serait pas de trop si notre cher réalisateur n’enfermait pas son récit dans une réalisation de téléfilm (de grand téléfilm sans doute), multipliant les vues aériennes et les reconstitutions fauchées (nul doute que nous avons vu mieux, même à la télévision justement) sans sembler y porter intérêt. Nous verrons donc quelques braves doublures faire semblant de se trucider sans rythme ni conviction, quelques épées repeintes en rouge pour bien faire comprendre l’importance de ces quelques piques entre ennemis armés de dagues pointues… Bref, ce Tavernier là sent le vite fait, et le résultat final donne une grande impression de bâclé pour un récit complexe, non dénué de retournements de situations (ou de bis repetitia), qui aurait mérité d’avoir plus d’intensité.

Un film en costume qui ne décolle pas, pour un Tavernier qu’on oubliera.


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