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Critique : "Estomago"

Par Dime

ESTOMAGO

De Marcos Jorge

Avec Joao Miguel, Fabiula Nascimento et Babu Santana

Critique :

Mon avis : «««

Avec "Estomago", premier film au monde qui utilise le mot "estomac" dans son titre, le brésilien Marcos Jorge fait une belle entrée dans la catégorie des cinéastes à suivre. Basée sur une nouvelle gravitant autour du thème de l’alimentation, le réalisateur, également scénariste du film, a décidé de décliner sur la longueur une idée absolument géniale. Jugez plutôt. Si dans "Un prophète" d'Audiard, l’intelligence du personnage principal concoure à sa transformation en caïd, ici, ce sont les qualités culinaires qui autorisent une ascension. Raimundo Nonato, débarque un jour dans une prison abominable où l’on sert au quotidien un riz aux vers de terre. Ses camarades de chambrées sont des criminels notoires qui ont le ventre creux. Ancien cuisinier émérite, il propose de leur concocter de bons petits plats et inéluctablement, les choses se mettent à changer. En dépit de ce pitch qui peut paraître drolatique, cette comédie grinçante n’est pas dépourvue de suspense puisque c’est avec beaucoup d’impatience que vous attendrez le final afin de connaître les raisons qui ont poussé le protagoniste à se faire emprisonner. Dans la droite lignée de "Soul Kitchen", Jorge profite de son art pour déclarer son amour à la cuisine du quotidien, celle que l’on mange partout et nulle part. Il était complètement exclus pour le réalisateur de porter aux nues cette cuisine délicate qui a déjà fait l’objet de (nombreux) films tels que "Vatel", "Les épices de la passion", "Simply Martha" ou "Le festin de Babette". Le désir de filmer la beauté des plats ordinaires, souvent élaborés dans des conditions précaires, suinte de toute part et rappelle par instant les comédies italiennes traditionnelles. Touchant et drôle, "Estomago" se montre parfois violent dans ses dialogues et l’expression des désirs de chaque personnage. De nombreuses maladresses et inégalités entaillent le récit mais l’énergie qui se dégage des images est contagieuse. Et le chemin de Nonato dans la société de se ressentir comme le trajet de la nourriture à l’intérieur du corps. Métaphore réussie.


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