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La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)

Par Manuel Picaud
Les exemples de générosité dans le 9e art se multiplient ces dernières années. Preuve d’une prise de conscience sociétale mais aussi d’une vraie démarche marketing. Les causes en bénéficient-elles vraiment ? Décryptage exclusif.
La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)Les auteurs de BD répondent souvent présents aux grandes causes humanitaires et caritatives. De nombreux festivals en France ou en Belgique les sollicitent pour qu’ils confient des originaux mis en vente aux enchères au cours de la manifestation. Par exemple, l’association Idées + Passion BD créée en 2005 s’en est fait une spécialité dans le Sud de la France avant de devenir éditeur d’albums. Et bien sûr le Bédéthoncréé par Marc Bourgne et organisé désormais depuis quatre années au profit du Téléthon. Les cadeaux des auteurs sont très variables selon leur notoriété et leur La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)cote, mais quand on connaît la relative paupérisation de la population, cela représente des dons d’une grande valeur. La fréquence des opérations réduit leur visibilité et n’apporte pas vraiment de cotes d’amour particulières pour les généreux donateurs. Le geste en est d’autant plus méritant. Et le plus souvent ce sont bien l’intégralité des recettes qui vont à la cause soutenue.La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)
Les éditeurs se sont lancés aussi sur ce créneau de la générosité. En décembre dernier, Glénat éditait un album les Artistes s'engagent contre le sidapour le quart de siècle de l’association AIDES. Récemment, Casterman a sorti un album 100 dessins pour Haïti pour aider les victimes du séisme. Pour leurs jubilés respectivement en 2008 et 2009, La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)les Schtroumpfs puis Boule & Bill ont noué un partenariat avec l’Unicef et la Société de Protection des Animaux, et associé leurs partenaires aux célébrations. Dargaud vient d’ailleurs d’éditer un nouvel album Boule & Bill intitulé Super Protecteurs des Animaux dont un euro sur chaque vente est reversé à la SPA. Un autre personnage emblématique, Gaston Lagaffe, est devenu la mascotte de l’UNEP (Programme environnemental des Nations Unies) et son éditeur Marsu productions publie deux albums de reprises de gags thématiques : l’Écologie selon Lagaffe en 2009 et la Biodiversité selon Lagaffe le 5 juin prochain pour la Journée mondiale de l’Environnement. Même un jeune éditeur comme Daniel Maghen s’est lancé dans une telle démarche avec Canoë Bay au profit d’Action contre la Faim. Il a d’ailleurs proposé de reverser une partie du produit de vente d’originaux au Festival BD de Vincennes au profit de la Croix rouge.La BD au service des causes humanitaires ? (1/2)
Le principe retenu est le reversement d’une partie des recettes de l’album à la cause mise en avant. Les dons sont autant un argument éthique qu’un argument marketing, sans oublier l’argument fiscal. L’engagement citoyen de l’éditeur comme l’auteur ne fait aucun doute lorsqu’ils s’associent à une cause juste comme la défense des animaux, la protection de l’environnement, la santé ou la précarité. Dans une société qui essaye de promouvoir depuis 23 ans le développement durable, on oublie souvent que ce concept inclut cette dimension éthique et citoyenne. Chaque album est alors l’occasion de présenter la cause défendue et d’inciter les lecteurs à la soutenir. Dans le nouveau Boule & Bill, par exemple, les lecteurs peuvent découper leur demande d’adhésion à la SPA. Mais ne nous leurrons pas. Les éditeurs ne sont pas des philanthropes ! Il est rare que leur soutien ne fasse pas l’objet d’une promotion particulière, au minimum par un autocollant incitant le consommateur à choisir l’album en question. L’association à une cause généreuse ne peut pas nuire à l’image de la société commerciale. Alors quand un journal comme le bimestriel gratuit Néoplanète reprend le personnage de Gaston Lagaffe en couverture, cela fait une publicité gratuite. Enfin, aujourd’hui, les entreprises notamment en France, bénéficient d’une déduction fiscale accrue depuis 2003. Selon l’article 238 bis du Code général des impôts, leurs dons à des organismes ayant un caractère humanitaire ouvrent droit à une réduction de l’impôt sur les sociétés à hauteur de 60% du montant du don dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires.
Cet article continue demain et s'intéressera à un exemple le collectif des Bulles pour l'Unicef.
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100 Dessins pour Haïti - collectif - Casterman, collection Univers d'auteurs - 12 mai 2010 - 14,00 €
Canoë Bay
- de Tiburce Oger et Patrick Prugne - Daniel Maghen - 19 mars 2009 - 16,50 €
Boule & Bill
- Hors-série : Super protecteurs des animaux - d'après Jean Roba, de Laurent Verron - Dargaud, hors collection - 14 mai 2010 - 10,95 €
Gaston Lagaffe
- Hors-série 2 : La biodiversité selon Lagaffe - d'André Franquin - Marsu Productions - 4 juin 2010 - 9,95 €
Les Artistes s'engagent contre le sida
- collectif - Glénat, Hors Collection - 25 novembre 2009 -14,99 €


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