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La retraite intellectuelle du Parti socialiste

Publié le 20 mai 2010 par Lecriducontribuable

À lire, l’article de Jean-Francis Pécresse dans Les Échos, concernant le « contre-projet » du Parti socialiste concernant la réforme des retraites :

S’il n’émanait du principal parti d’opposition, le projet de réforme des retraites détaillé hier par Martine Aubry ne mériterait pas que l’on s’y attarde. Seule prêterait à sourire la pensée qu’il a fallu trois mois au PS pour accoucher de propositions aussi inadaptées aux solutions qu’appelle la faillite virtuelle du système français de retraite. Mais voilà, parce qu’elle est celle d’une formation vouée à gouverner et dirigée par une sérieuse candidate potentielle à l’élection présidentielle, la réponse socialiste au « document d’orientation » gouvernemental sur les retraites doit être prise en considération. Ainsi faudrait-il appréhender comme non fantaisiste l’idée que, seule parmi tous les pays développés, la France puisse s’affranchir de la contrainte démographique autrement qu’en ajustant la durée de vie au travail. Et envisager comme non utopique la promesse d’améliorer le niveau de vie des Français tout en infligeant à l’économie un matraquage fiscal immédiat de 20 milliards d’euros au regard duquel la rigueur sarkozienne fait figure d’homéopathie. A cette fable il est difficile de croire, tant le récit qu’en fait Martine Aubry est incorrect et irréaliste. Incorrect car truffé au mieux d’erreurs. La première secrétaire du PS prétend-elle taxer le capital ? Mais lorsqu’elle veut quintupler le prélèvement sur la participation et l’intéressement, relever dix années de suite les charges salariales et augmenter de moitié la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, ce sont bien les revenus du travail qui seront frappés. Quant à surtaxer banques, bonus et stock-options, le produit financier en serait très loin de ce qu’en attendent les « experts » comptables du Parti socialiste. Ne serait-ce que parce qu’à de tels niveaux d’imposition, les assiettes taxables fondront comme neige au soleil… A son corps défendant, le PS démontre qu’il n’est pas d’équilibre des retraites possible en dehors d’un recul de l’âge de départ. Irréaliste, ce projet l’est moins par accident que par choix. N’affirme-t-il pas, de manière singulière, que, relevant du « contrat social du pays », les retraites « doivent être pensées au-delà de la conjoncture, bonne ou mauvaise » ? En France, les retraites restent au-dessus des lois de l’économie socialiste. Voilà vingt-cinq ans que cela dure et cela ne change pas. S’obstinant à ne pas faire sauter le verrou du droit à la retraite à 60 ans, Martine Aubry prend le risque de figer la pensée socialiste dans un archaïsme en décalage avec l’évolution de l’opinion. Le débat sur les retraites était pour le PS un test de crédibilité. Il tourne à la retraite intellectuelle.

S’il n’émanait du principal parti d’opposition, le projet de réforme des retraites détaillé hier par Martine Aubry ne mériterait pas que l’on s’y attarde. Seule prêterait à sourire la pensée qu’il a fallu trois mois au PS pour accoucher de propositions aussi inadaptées aux solutions qu’appelle la faillite virtuelle du système français de retraite.

Mais voilà, parce qu’elle est celle d’une formation vouée à gouverner et dirigée par une sérieuse candidate potentielle à l’élection présidentielle, la réponse socialiste au « document d’orientation » gouvernemental sur les retraites doit être prise en considération. Ainsi faudrait-il appréhender comme non fantaisiste l’idée que, seule parmi tous les pays développés, la France puisse s’affranchir de la contrainte démographique autrement qu’en ajustant la durée de vie au travail. Et envisager comme non utopique la promesse d’améliorer le niveau de vie des Français tout en infligeant à l’économie un matraquage fiscal immédiat de 20 milliards d’euros au regard duquel la rigueur sarkozienne fait figure d’homéopathie.

A cette fable il est difficile de croire, tant le récit qu’en fait Martine Aubry est incorrect et irréaliste. Incorrect car truffé au mieux d’erreurs. La première secrétaire du PS prétend-elle taxer le capital ? Mais lorsqu’elle veut quintupler le prélèvement sur la participation et l’intéressement, relever dix années de suite les charges salariales et augmenter de moitié la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, ce sont bien les revenus du travail qui seront frappés.

Quant à surtaxer banques, bonus et stock-options, le produit financier en serait très loin de ce qu’en attendent les « experts » comptables du Parti socialiste. Ne serait-ce que parce qu’à de tels niveaux d’imposition, les assiettes taxables fondront comme neige au soleil… A son corps défendant, le PS démontre qu’il n’est pas d’équilibre des retraites possible en dehors d’un recul de l’âge de départ.

Irréaliste, ce projet l’est moins par accident que par choix. N’affirme-t-il pas, de manière singulière, que, relevant du « contrat social du pays », les retraites « doivent être pensées au-delà de la conjoncture, bonne ou mauvaise » ? En France, les retraites restent au-dessus des lois de l’économie socialiste. Voilà vingt-cinq ans que cela dure et cela ne change pas.

S’obstinant à ne pas faire sauter le verrou du droit à la retraite à 60 ans, Martine Aubry prend le risque de figer la pensée socialiste dans un archaïsme en décalage avec l’évolution de l’opinion. Le débat sur les retraites était pour le PS un test de crédibilité. Il tourne à la retraite intellectuelle.


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