Magazine Culture

Jane campion , un cinema au feminin

Publié le 20 mai 2010 par Abarguillet

Collection Christophe L.  JANE CAMPION , UN CINEMA AU FEMININ  Pathé Distribution  Pathé Distribution

Jane Campion est la première réalisatrice à avoir remporté une Palme d'Or à Cannes. Ce fut en 1993, sous la présidence de Louis Malle, pour  La Leçon de piano - ex aequo avec Adieu ma concubine, de Chen Kaige. Elle est même le seul cinéaste, hommes et femmes confondus, à avoir remporté la palme d'or pour un long-métrage et pour un court-métrage, avec Peel, en 1986. Dans un entretien à Paris Match, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, raconte : " Un jour, Pierre Rissient, qui était un formidable découvreur de talents, m'a montré trois courts-métrages d'une jeune cinéaste australienne, en fait néo-zélandaise. Il m'a dit : "C'est incroyable, il faut que vous en preniez un !" Je lui ai répliqué, totalement enthousiasmé, que je prenais les trois. Ainsi Jane Campion fait-elle ses débuts à Cannes. Depuis lors, elle est régulièrement invitée sur la Croisette. "Après la palme pour La Leçon de piano, dit-elle, c'était comme tomber du haut d'une falaise."

En 2009, elle est de nouveau sélectionnée pour son dernier opus  Bright star,  un film, magnifique qui raconte une histoire d'amour, brève et passionnée, entre le poète John Keats et Fanny Brawne, en 1818. "Je cherchais un sujet, je suis tombée sur une biographie de Keats. Puis j'ai lu ses lettres et, enfin, ses poèmes. J'ai mis longtemps à entrer dans le monde de la poésie. Il faut qu'elle s'accorde à nos propres mystères pour être comprise. Mais je ne voulais pas filmer la vie d'un poète. Le jour où j'ai eu l'idée d'adopter le point de vue de Fanny, j'ai su que je tenais mon film."

Plus naturellement, elle se plait à raconter des histoires féminines comme Un ange à ma table, Sweetie ou  In the Cut... :  " Cela vient plus naturellement, j'imagine. Je ne planifie pas ma carrière : j'attends que les choses arrivent. Et je fais mon boulot."
Cinéphile, mais à petite dose, elle avoue -  " Je fréquente plus volontiers les expositions de peinture que les salles de cinéma. Mais je suis toujours intéressée par la façon dont mes collègues cinéastes et moi trouvons un sujet et le plions à notre propre univers. Sans avoir vu leur film, il y a des cinéastes présents à Cannes l'année dernière dont j'aime beaucoup le travail : Quentin Tarantino, Michael Haneke et Gaspard Noé."


JANE CAMPION , UN CINEMA AU FEMININ


Née à Wellington en avril 1954 d'une mère actrice et d'un père directeur de théâtre, Jane Campion s'oriente très vite, après des études d'anthropologie, vers le monde du cinéma. Son premier long métrage en 1989 Sweetie   raconte comment une femme sera bouleversée par l'irruption de sa soeur dans sa vie. Le second  Un ange à ma table sort en 1990 et s'inspire de l'autobiographie de l'écrivain néo-zélandaise Janet Frame que la cinéaste admire. Il remportera le prix spécial du jury à la Mostra de Venise. La carrière de Jane Campion est lancée.

Mais c'est " La leçon de piano" qui va lui assurer une renommée internationale et lui vaudra la Palme d'or à Cannes. Ce film d'une beauté saisissante est l'histoire d'Ada, une jeune pianiste muette, à la suite d'un terrible accident qui a coûté la vie à son mari, qui débarque en Nouvelle-Zélande pour rencontrer Stewart, un homme épousé par correspondance. Leurs rapports s'enveniment bientôt, car Stewart refuse l'installation de son piano dans leur modeste cottage. Ada doit se faire aider par Baines, un colon, pour avoir accès à son instrument. Commence alors entre eux un étrange marchandage érotique où le piano devient l'objet de partage et les notes l'expression des vibrations du corps et du coeur. Ce film révèle par ailleurs, outre l'immense talent de sa réalisatrice et l'originalité de son scénario, l'actrice Holley Hunter qui remporte l'Oscar de la meilleure actrice et la toute jeune Anne Paquin qui se voit décerner, à l'âge de 12 ans, celui de la meilleure actrice dans un second rôle.
Jane Campion réalise ensuite Holly smoke (1999 ) qu'elle écrit avec sa soeur Anna et  In the cut ( 2003 ), adaptation d'un roman de Susanna Moore, avant de se lancer dans un film d'une étincelante beauté " Bright star " inspiré de l'amour trop vite brisé par la mort du poète John Keats.

Ses projets à ce jour, adapter une nouvelle d'Alice Munro, Fugitives. L'histoire d'une femme au bord de la rupture, qui aspire à changer de vie. Un personnage féminin. Encore. Et toujours. Qui s'en plaindra ?

Pour lire l'article que j'ai consacré au film Bright Star, cliquer  ICI

Et pour prendre connaissance de la liste des articles de la rubrique " REALISATEURS du 7e ART", cliquer  LA

 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Abarguillet 168 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine