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"La Visite de la fanfare" ("Bikur Hatizmoret") : subtil équilibre entre humour et émotion

Par Vierasouto


05 - 12
2007
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Prix Coup de coeur à Cannes dans la section Un Certain regard, ce film accumule depuis les distinctions dont le prix du public et prix Nouveaux regards hier aux 13° Rencontres internationales de cinéma à Paris, ce petit film merveilleux, débordant d'humour et d'émotion, qui démontre, si besoin était, qu'on peut faire du grand cinéma avec des moyens modestes et beaucoup de talent, arrive sur les écrans le 19 décembre...

Une petite fanfare de la police égyptienne arrive en Israël pour donner un concert à l’occasion de l’inauguration d’un centre culturel arabe dans une ville dont ils ignorent tout. Malheureusement, défaut de la machine administrative ou mauvaise circulation de l’information, personne ne vient les chercher à l’aéroport et les voilà livrés à eux-mêmes, obligés de se débrouiller pour trouver le lieu du concert. Le chef d’orchestre Tewfiq décide alors qu’on ne demandera d’aide à personne et charge Haled, un subordonné, bellâtre de la troupe parlant peu l’anglais, de leur trouver un moyen de transport.
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Déposés par l’autobus dans un désert de sable à perte de vue planté de quelques rares et maigres palmiers, les policiers de la fanfare se déplacent en rang vêtus de leur uniforme bleu azur, raides comme des passe-lacets, tirant chacun une valise identique noire à roulettes, leurs instruments de musique sous le bras, dans le sable des pistes. Au fond de ce désert du bout du monde, se dresse une morne barre d’immeuble couleur terre, c’est la ville mais pas celle qu’ils cherchaient, le bellâtre de la fanfare, trop occupé à faire du charme à l’hôtesse de l’aéroport, s’est trompé d’adresse.

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Commence alors une histoire simple de quelques hommes policiers faisant la loi chez eux mais étrangers sans pouvoir ailleurs, parachutés dans un pays hostile, avec quelques mots d’anglais comme moyen de communication. Accueillis avec moquerie et suspicion, ils finiront par être logés chez l’habitant par l’entremise de Dina, patronne de l’unique troquet du coin, jolie femme effrontée mais généreuse. Un récit œcuménique où les différences et les antagonismes seront surmontés grâce à la musique, voire à la conversation autour de la musique, langage universel.

Les acteurs sont géniaux au delà des mots, mis en valeur par une mise en scène qui privilégie les gros plans sur les regards, les expressions, les tableaux vivants des postures des hommes. Tewfiq est une sorte de Cruchot, aussi expressif et drôle que Louis de Funès et la fanfare l’extension de la brigade du gendarmes de Saint Tropez. La grande différence avec "Le Gendarme de Saint Tropez" (dont je suis une inconditionnelle...), c’est qu’il existe dans "La Visite de la fanfare" une contrepartie d’émotion dont on tire aussi grand parti que du comique. Tour à tour à mourir de rire, puis, émouvant, le film s’achemine finement sur les chemins d’une réconciliation possible entre les peuples, le générique rédigé en hébreu et en arabe donnant le ton. Subtil équilibre entre humour et émotion au service de l'espoir, un film qui sort à point nommé au moment de nos "fêtes"...

rédigé le 02/06/07 sur CinéManiaC/Allociné

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