Annihilator, Annihilator (Earache Records/Pias)

Annihilator new album 2010 Disons-le d’emblée, ce treizième album de thrashers canadiens est une bonne cuvée. Si le titre de ce disque est peu inspiré, la déferlante sonique orchestrée par le guitariste Jeff Waters nous plonge directement dans le vif du sujet avec « The Trend » qui alterne passages mélodiques et cavalcades thrash donnant sérieusement envie de mosher. Le chant est clair et agressif, parfois scandé, juste ce qu’il faut pour emporter l’adhésion immédiate. Jeff est en pleine forme et ses solos carrés sont toujours truffés de petits gimmicks et de passages intéressants (plus d’une soixantaine de solos sont référencés ici !). Les 20 années d’existence d’Annihilator ne semblent pas trop avoir émoussé les talents du guitariste canadien, comme si les errements du groupe de label en label (Earache est le cinquième) avait renforcé sa hargne et sa motivation à proposer le meilleur de lui-même sur ce nouvel opus. Même si Jeff a d’autres activités de musicien plus lucratives, Annihilator reste son domaine de prédilection et le projet qui lui tient le plus à cœur. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter « Coward » ou « Ambush » qui détruisent tout sur leur passage par leur puissance rythmique. Sur « Betrayed », vous vous ferez attaquer par des rats au détour d’un break épique et d’un morceau qui devrait faire des ravages sur scène. C’est le thrash que l’on a toujours aimé et c’est un vrai plaisir de constater sur pièces de son intemporalité. Puis, on adore les petits breaks jazzy de « 25 seconds » qui alternent avec la furie de ce brulot punk ou le refrain pop de « Nowhere To Go » qui alterne avec des passages à la Slayer, période « Seasons In The Abyss ». Au final, avec la reprise du « Romeo Delight » de Van Halen, Jeff se frotte à un monstre et s’en sort bien même si cette reprise n’apporte rien de nouveau par rapport à l’original. A ne pas manquer sur la scène du Hellfest 2010 !