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"Les Promesses du passé" au centre Pompidou

Publié le 25 mai 2010 par Lifeproof @CcilLifeproof

Les Promesses du passé est le titre de l’exposition qui vient d’ouvrir ses portes au centre Georges Pompidou. Antiphrase bien intrigante car nous percevons toujours l’espoir comme futur mais jamais comme passé.


Affiche de l’exposition en ce moment au centre Pompidou

Sous-titre « Une histoire discontinue de l’art dans l’ex-Europe de l’Est », voilà qui précise les choses et nous place dans un contexte politique singulier, celui du Communisme des pays de l'Est. Dans le domaine de l’art, la doctrine en place est celle du Réalisme Socialiste officiellement en vigueur jusqu’en 1989 dans l'ex-URSS.

Pourtant, nous devons fuir tout manichéisme car la censure n'était pas la même partout. Ainsi en Albanie, faire de la peinture abstraite menait en prison alors qu'en Pologne le régime la tolérait. Dans ce même pays, les artistes pouvaient voyager et accédaient à des ateliers d'expérimentation spécialement conçus pour eux.

Notons que l'art se faisait principalement dans les appartements des artistes et de leurs amis, une vie artistique différente, bannie de la rue et des lieux officiels. Certains artistes tentent, de façon on ne peut plus subtile, de faire de l'art dans l'espace public. Se filmer en train de monter un escalier mécanique de dos quand la foule est de face, c'est aussi marcher dans la ville en suivant une ligne droite sur un plan et enjamber les nombreux obstacles qui s'y trouvent, voitures, poubelles, arbres... L'humour nous sauvera toujours.

Quelques artistes plus contemporains sont exposés, tel l'excellent vidéaste Anri Sala qui évoque son pays d’origine, l’Albanie. Dammi i colori (Donne-moi les couleurs) est une vidéo sur la ville de Tirana réalisée en 2003. Le maire, un artiste, a décidé de repeindre les façades des maisons de couleurs franches et gaies. Le contraste est saisissant entre ces murs multicolores et les rues en terre battue où l'on ne se déplace que très difficilement.

Image de la vidéo Dammi i colori, Anri Sala, 2003

Un cinéaste iranien disait, il y a peu, que la pire dictature est en nous, désignant toutes ces tortures souvent psychologiques et parfois physiques que nous nous infligeons. Il n'y aurait donc même pas besoin de régime autoritaire pour faire notre malheur, nous y arrivons très bien tout seul. A méditer !

Mais tout de même, ces promesses, qu'en faire, qu'en penser ? Elles sont belles et bien inscrites dans le passé mais doivent servir pour un futur possiblement moins libre. Elles sont la résistance et servent aujourd'hui d'inspiration aux jeunes artistes européens.

Pour finir votre visite, je vous recommande de vous rendre dans l'espace 315 situé juste à côté de cette exposition. Le slovène Tobias Putrih a conçu un espace grandiose avec un matériau pauvre, le carton, dans lequel vous verrez de nombreuses archives vidéographiques, notamment des performances captivantes. 

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Le Centre Pompidou est ouvert tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai de 11h à 21h

Les Promesses du passé

Une histoire discontinue de l'art dans l'ex-Europe de l'Est

14 avril - 19 juillet 2010


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