Magazine Cinéma

[Critique DVD] Come back, Afrika

Par Gicquel

Les origines du cinéma indépendant aux Etats-Unis

Le film

4 out of 5 stars

Les bonus

4 out of 5 stars

[Critique DVD] Come back, Afrika

DVD 2 – Come Back Africa

Avec : Miriam MAKEBA, Vinah MAKEBA, Zachria MAKEBA & Molly PARKIN

Paysan zoulou fuyant la famine, Zacharia arrive à Johannesburg en quête d’un travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Employé à la mine d’or, il espère obtenir un permis de résidence en ville mais rencontre vite des difficultés. Aspirant à un travail moins aliénant, il occupe plusieurs tâches clandestines .

Pionnier du cinéma indépendant américain, Lionel Rogosin revendique une liberté de filmer qui s’oppose à Hollywood. On l’a vu dans un précédent film «  On the Bowery »  ( dans ce blog) sur les laissés pour compte dans un quartier de New York . Il confirme en 1957 avec ce  témoignage unique sur la réalité sud-africaine pendant l’apartheid.La plupart des scènes sont filmées en cachette « afin de rendre compte réellement de la vie » .Des scènes  volées à la rue, aux bars clandestins de la communauté noire , sur une trame de fiction qui paraît aujourd’hui bien naïve au regard du propos militant qui s’en dégage.

[Critique DVD] Come back, Afrika

Elles témoignent de l’état d’esprit d’une époque, où la femme blanche avait bien du mal à trouver un domestique noir, cela va de soi «  tous des nègres, tous des sauvages » à la merci d’un patron qui renvoyait sur le champ sans autre forme d’explication. Et pour travailler à Johannesburg il fallait un permis. Pour y vivre aussi. Renouvelable là encore selon la bonne volonté du chef blanc.

Vision plus documentaire, ces scènes urbaines sans cohabitation possible, si ce n’est celle du spectacle qu’offre les musiciens et danseurs noirs devant un parterre d’Afrikaners à l’émotion plus que discrète. Un regard qui n’échappe pas à quelques intellectuels radicaux que Zacharria rencontre dans une taverne clandestine. Le discours bien évidemment centré sur l’apartheid, est  celui de l’affranchissement, de la fierté du peuple, du rapport de force inégal face à la minorité blanche «  qui doit nous rendre notre liberté, et à partir de ce moment là, on leur donnera le droit de vote ». Un moment de détente enrichit par le chant de Myriam Makeba, la célèbre artiste sud-africaine qui en 1957 n’imagine certainement pas la carrière internationale qui l’attend. Mais son apparition dans ce film l’a contraint à l’exil. Elle ne retournera dans son pays que 37 ans plus tard.

SUPPLÉMENT
. Un Américain à Sophiatown (2007 – Couleurs et N&B – 51 mn ) de Lloyd Ross
Construit comme un voyage illustré par de nombreuses archives et des entretiens, d’aujourd’hui avec l’équipe du film, «Un Américain à Sophiatown» revient sur le contexte historique de Come Back, Africa, les racines politiques de Lionel Rogosin (qui a produit le film) et son retentissement dans tous les milieux.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gicquel 940 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines