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Apprendre à connaître le poussin.

Par Selectionsavicoles

 Poule Nagasaki frisee

APPRENDRE A CONNAITRE LE POUSSIN

En particulier au printemps, que ce soit dans l'élevage familial, ou sur la plus vaste échelle de la production profes­sionnelle, les remuantes petites boules jau­nes ou noires fleurissent en grap­pes comme le mimosa ou les grains de vi­gne vierge.

Puisque vous avez, ou allez avoir, des bandes à élever, il est indispensable que vous connaissiez bien le poussin, que vous sa­chiez son comportement physiologique et ses besoins afin de le convertir sans à‑coup en poulette robuste et promise à une ponte soutenue, ou en coquelet vigoureux.

Voici donc, aussi simplifié qu'il se peut et au meilleur possible de son éclairage, un pe­tit « film» documentaire sur la vie du poussin.

Le germe, qui va devenir le poussin, est une cellule, capable de se diviser et de se multiplier rapidement, née de la rencontre dans l'oviducte d'une cellule femelle et d'une cellule mâle, incapables par elles‑mêmes et séparement de se multiplier. Mais dès leur rencontre et leur fusion, dès leur mariage indissoluble en une cellule unique, celle‑ci est désormais pourvue de vie et détient en puissance toutes les qualités, et les défauts aussi, héréditaires du coq et de la poule dont elle est issue. Dès cet instant, le germe se développe à la chaleur intérieure de la poule jusqu'à ce que l'oeuf qui le contient ait été pondu et se soit refroidi. Il entre alors en sommeil, mais sans rien perdre de sa vitalité tant qu'il n'est pas soumis à une tempéra­ture excessive pour lui.

Le germe est collé au jaune de l'oeuf qui va le nourrir jusqu'à ce qu'il soit devenu un poussin éclos et même encore un peu après. Dés le début de l'incubation, ce germe est plaqué contre la boule jaune nourricière en trois couches (entoderme mésoderme, ecto­derme). De la première couche sortiront : le coeur, l'appareil digestif, le foie. De celle du milieu : les muscles, le squelette et le réseau sanguin. De la troisième: les organes senso­riels, le système nerveux et l'épiderme.

Si mon film rédactionnel était un véritable film, avec des premiers plans fortemerit gros­sis, vous verriez que le coeur est le premier organe qui se manifeste dès le début de l'in­cubation et qu'on en perçoit les pulsations. Après 24 heures, la tête prend forme et de la couche du milieu (mésoderme) s'allonge le réseau sanguin. Au 2ème jour vous verriez se former le crâne, le cerveau, l'oeil. Aux 3ème et 4ème les ailes et les pattes se des­sinent tandis que se forment poumons, oesophage, foie, pancréas et organes sexuels. Et dès les 5ème et 6ème jours, au mirage, tous les organes sont en oeuvre et se développent avec un ensemble frappant.

Mais bientôt, comme le vers à soie s'en­ferme dans son cocon, le poussin s'inclut dans une enveloppe pleine de liquide et con­tenant une vésicule, véritable boîte à ordu­res, où il dépose les déchêts de ses désas­similations. Cette enveloppe empêche la déssiccation des éléments nutritifs. Elle se relie au jaune d'oeuf nourricier par le cordon ombilical. Et le développement du poussin se poursuit jusqu'au 18ème jour où il occupe alors une grande partie de la coquille.

Avant l'éclosion le jaune d'oeuf restant (environ 40 %) passe à l'intérieur du poussin pour lui servir de viatique durant ses pre­miers jours à la lumiere de notre soleil. Enfin le bec, pourvu d'une épine acérée qui tombe ensuite, entreprend de casser la coquille dans la région de la chambre à air. Puis le poussin « fait du bec et des pattes » pour sortir de prison et ses poumons commencent à respirer l'air li­bre.

Voilà le poussin né. Quels sont ses be­soins ?

Il a besoin d'exercice, de chaleur, d'air pur et de soleil, et d'une alimentation appropriée.

Après l'éclosion, le poussin possède bien un squelette, mais ce squelette n'est pas ossifié. Et il va par la suite s'ossifier en fonction du développement des muscles.

Le poussin a besoin de chaleur. Mais pas seulement de la chaleur «externe» que lui procure sa mère ou une éléveuse bien ré­glée à la température convenable : il lui faut aussi la chaleur «interne» qu'il acquiert par l'exercice musculaire.

D'autre part, le poussin ne respire pas qu'avec ses poumons. Il ne se portera bien que si toutes les cellules de son organisme sont alimentées en oxygène, s'il peut se per­mettre une véritable respiration cutanée. Et celle‑ci est tributaire encore de l'exercice musculaire.

Cet exercice salutaire a également une ac­tion directe sur les fonctions du foie, des reins, du pancréas. Les matières de désas­similation, que doit rejeter l'organisme du poussin, ne le seront convenablement qu'au­tant que ces organes fonctionneront à plein, et grâce a l'exercice.

Le poussin a besoin d'air pur et de soleil. Evidemment, les poussins tardifs de juin ne sauraient supporter sans risque mortel les ardeurs prolongées d'un soleil de juin ou de juillet. Cependant, les rayons d'avril et de mai sont très utiles à la croissance vi­goureuse du poussin.

Quant à l'air pur, il est de toute nécessité pour que le sang artériel soit largement ali­menté en oxygène, et d'autant plus que le poussin aura davantage de possibilité d'exer­cice musculaire. N'avez‑vous pas vu souvent, dans l'élevage naturel, des poussins qui, par temps froid et bien à la chaleur sous leur mère, passent leur tête entre deux plumes des ailes pour respirer de l'air pur sans se dévêtir de la robe maternelle ?

Le poussin a besoin d'une alimentation logique. Il faut d'abord savoir que le muscle en exercice s'alimente, pour assurer son tra­vail, avec des protéines que doit lui fournir le sang. Et lorsque le sang est trop pauvre en protéines, le muscle l'emprunte à ses pro­pres cellules. Dès lors, il se consomme lui­-même, il fait ce que les biologistes appellent de l'autophagie. Dans ces conditions la crois­sance est ralentie et le sujet en vient, de lui­-même, a ralentir l'exercice musculaire indis­pensable à son épanouissement.

Or, il faut considérer que si le poussin naît avec une provision de jaune d'oeuf qui as­sure son alimentation, du fait de sa mère, pendant les tout premiers jours de sa vie, ce jaune une fois digéré et assimilié, il perd alors tout con­tact alimentaire avec sa mère.

Les jeunes mammifères par contre sont, longtemps après leur naissance nourris par le lait maternel qui est une transformation du sang qui les a alimentés durant la gestation. Jusqu'au sevrage, ils puisent leur vie à la source qui la leur a donnée.

Le poussin, lui, est trop rapidement sevré. L'alimentation logique qui lui convient doit donc se rapprocher autant que possible de celle dont l'a pourvu sa mère à son entrée dans la vie avec sa réserve de jaune d'oeuf. C'est pourquoi les aliments qui feront la transition jusqu'à l'âge où on pourra le considérer comme « sevré »devront comporter, en proportions équilibrées, tous les éléments nutritifs qui lui sont néces­saires.

Ne perdez donc jamais de vue que vos élèves ont besoin d'exercice, de grand air de soleil, de chaleur et d'une alimentation appropriée.

Poussin
 Est-ce que ça vaut vraiment le coup de sortir de là ?


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