Le Shakuhachi, flûte, traditionnellement utilisée par les moines bouddhistes de l'école Fuke, condense dans un simple bambou tous les enseignements de l'Éveil révélés par le Bouddha. Depuis le choix de la plante jusqu'à son premier son, en passant par le séchage, la perce et la confection de l'embouchure, l'élément naturel va se transmuer progressivement en instrument spirituel, capable de rendre audibles les plus subtils mouvements de l'âme. Le morceau de bambou comporte traditionnellement sept noeuds, et l'embouchure est un simple biseau sur lequel le souffle vient se briser pour générer les harmoniques, et mettre le tuyau en résonance. La hauteur de la note pouvant changer selon l'inclinaison de l'instrument par rapport au menton, l'expression musicale joue de cette oscillation qui fait qu'à tout instant la note peut glisser vers une autre. Si la musique traditionnelle japonaise est officiellement pentatonique (gamme de 5 notes seulement), la pratique de la Shakuhachi révèle des milliers de nuances, les intervalles pouvant se ressérer ou se dilater en permettant des possibilités d'expressivité exceptionnelles.
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Le musée du lutin