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Le petit coin des mélomanes : les belles chansons de notre enfance N°1

Publié le 29 mai 2010 par Hongkongfoufou

Par GoudurixYZ

On a tous un banc, un arbre ou une rue
Où l'on a bercé nos rêves
On a tous un banc, un arbre ou une rue
Une enfance trop brève

Aujourd’hui : Klacto Vee Sedstein par les Blue Rondo à la Turk

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“I must have 120 shirts, 23 suits, 50 pairs of shoes.” 120 + 23 + 50 = 193. A condition d’avoir une grande penderie et à raison de 7 jours par semaine, on peut dire que Chris Sullivan, monsieur "un look par jour", pouvait voir venir. Etre ou paraître ? Les deux mon général. Ou comment passer du général au particulier. Chris Sullivan était non pas un VRP multicarte, mais un VIP multicarte de visites. Propriétaire de boîte à Soho où l’on n’entrait pas si l’on était "gros ou normal", journaliste à "the Face" (logique), écrivain, admirateur de « Coltrane, Parker, Camus, Sartre », Chris Sullivan connaissait tout le monde. Steve Strange, Gary Kemp, Rusty Egan. Et aussi un Barbadien, un Grec, un Jamaïcain, un Irlandais, un Brésilien, un Ecossais. Tous sapés comme des sapeurs. En 1982, ils s’appelaient Blue Rondo à la Turk, le disque s’appelait Chewing the Fat, la première chanson s’appelait Me and mister Sanchez.  Sanchez ? Sanchez ? Il y en a trois pages dans l’annuaire de Perpignan. Ay ayayay ! En plus il aurait dû dire "mister Sanchez and me" pour être poli. Voyons la suivante…Klacto Vee Sedstein ? Là ça s’arrange, c’est le genre de pseudo encore libre sur Ebay. Ami, ennemis, are you ready ? Cliquez sur la vidéo. Tenez deux minutes et vingt et une secondes, jusqu’au break. Le jeu de jambe de Chris Sullivan !... Et Chris Tolera à côté… On n’a jamais vu ça même au stade Vélodrome quand Chris Waddle mystifiait un pauvre arrière gauche de division 1. Pour la peine le centre en retrait allait dans les pieds d’un Romario démarqué devant sa cosmopolite d’équipe. C’était le genre de but à tenir toute la saison au Top But de Téléfoot. Dans les années 80, le foot se jouait en 4-4-2. Blue Rondo devait être le tandem de la gagne. La chanson atteignit le nombre 50 de la liste comme dit le traducteur de Google. Juste de quoi éviter la relégation.

Revenons dans le civil. Dans l’état civil. Ils s’appelaient Moses Mount Bassie, Geraldo D’Arbilly… Des noms comme on n’en fait plus. Pour être indicatif, les Blue Rondo étaient plus que parfaits.

La musique était signée par deux traîtres dont nous tairons les noms (en plus ils me font faire des répétitions) et qui partirent fonder les ineffables Matt Bianco.

Chris Sullivan avait écrit les paroles, les avait chantées, peint la pochette. Il était joueur, entraîneur et plus encore. Un peu comme Tony Vairelles à Gueugnon. Tony si un soir de défaite tu écoutes Blue Rondo à la Turk, laisse tomber, retourne chez les chtis !

Vous l’avez compris, fidèle lecteur de Fury Magazine, Chris Sullivan était mon Joseph Kessel à moi (désolé pour le français, c’était pas le moment). Si un commentaire arrive et me conseille de laisser tomber moi aussi, je crois que j’arrête de lire les résultats du National.

Arrivé à ce stade de l'exposé, je vais passer à une anecdote personnelle. Vous pouvez donc laisser tomber vous aussi, la suite n'ayant pour but que de me défouler. Ainsi donc en 1983, pour écouter un disque dans sa voiture, il fallait :

1 Aller l'acheter.

2 Le poser sur sa platine tourne disque.

3 Introduire une K 7 C 90 dans le magnétophone.

4 Presser simultanément sur les touches Play et Record juste après avoir posé le diamant sur le disque en question suffisamment loin de la première chanson de manière à laisser les 4 secondes nécessaires pour que se déroule le début de la bande magnétique. 

5 Appuyer sur les touches Stop et Eject.

Le 20 juillet 1983 aux environs de 17 heures fort de cet exercice, je me rendis à Saint Cyprien (plage) pour m’entendre dire un "Je ne peux plus rien faire pour toi". Comme disait Bortek, dans ma poitrine mon cœur se serre, le coup porté est bien sévère. Je n'ai même pas la présence d'esprit de lui répondre,qu'elle n'a jusqu'à présent pas fait grand chose. En un mot : effondré. Il ne me reste plus qu’à aller me jeter dans une rivière du haut d’un pont, ou rentrer péniblement chez moi. Quiconque connaît Saint Cyprien (plage) comprendra que je choisis la deuxième solution. Pour l’avoir testé, ce disque était parfait pour se faire larguer. Aussi soluble dans les déboires qu’un cachet d’aspirine dans un verre d’eau et tout aussi radical. Je peux aujourd'hui raconter cela impunément, je soupçonne l’intéressée d'écouter désormais de la chanson française.


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