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Comment lier et re-construire ? Quels outils ?

Par Jjs

La re-construction ne s’oppose en rien à la dé-construction. En elle-même d’ailleurs cette dé-construction qui est proche de l’analyse peut-être une étape nécessaire à la re-construction. Le contraire de la re-construction, ce contre quoi elle « lutte » est la « destruction ». La reconstruction s’opère souvent après une destruction. Ce qui distingue la destruction de la dé-construction est que la dé-construction est une opération de dé-composition opérée dans le but de re-construire. En revanche la destruction est soit aveugle, soit vengeresse, soit intéressée et portée au mal.
Re-construire ne peut donc se faire sans une vision claire de ce qui est bien, de ce qu’il convient de faire et de la fin . Mais une fin qui est à la fois universelle et singulière.
Comment y parvenir ? C’est une véritable question. Il est difficile en premier lieu de vouloir reconstruire les autres si on n’est pas soit même construit et si l’on est pas parfaitement « solide ».  La re-construction suppose donc un travail permanent de re-construction sur soi et donc une vigilance à ce propos. Elle suppose donc connaissance et courage et opportunité et possibilité d’opérer ces re-constructions. Il faut donc dans un premier temps pouvoir définir celle-ci et son objectif.
La re-construction vise au bien être et au bonheur de l’individu et du groupe et si possible en conjonction de l’un et de l’autre. Elle suppose donc connaissance de ce qu’est le bonheur pour l’individu et pour le groupe et pour chaque individu en particulier ce qui est particulièrement difficile.
Elle suppose également des actions pensées dans un certain ordre afin de permettre cette re-construction. Donc il faut connaître ce par quoi un individu se re-construit. Ensuite, au mieux elle vise une possibilité de permettre l’émergence de sujets capables eux-mêmes d’aider les autres à se re-construire.
Pour connaître ce ce par quoi il faut d’abord en premier lieu savoir pourquoi et sur quoi il faut re-construire et si possible en priorité car les individus ne laissent pas toujours le choix en ce domaine. Ils ne laissent pas toujours la « porte ouverte » trop longtemps.
Donc il faut déterminer en un laps de temps suffisamment court les actions urgentes qu’il faut entreprendre pour éviter que les débordements s’opèrent. Donc il faut savoir ce par quoi un individu se détruit, se défait, se décompose et dans l‘absolu et pour un individu en particulier et par quoi il continue de le faire et d‘y parvenir.
En quelque sorte cela suppose dans un premier temps de tenter d’arrêter l’hémorragie. Ceci est très difficile car cela suppose doigté et perspicacité dans le diagnostic. Il y a un diagnostic préalable à opérer pour tenter d’envisager les actions à entreprendre.
Mais il faut également connaître les causes générales et ce pour un individu mais également pour un groupe. Le problème est que les deux s’autoalimentent. Il forment un cercle vicieux qui suppose action sur les deux conjointement.
Pour ce faire il faut être capable de se doter d’outils d’analyse mais également de déterminer des grandes règles générales. L’outil d’analyse suppose observation de ce qu’il convient de faire et de ce qui a pu « détruire » progressivement le groupe. Les causes de la destruction de celui-ci.
Prenons le cas d’un pays qui par exemple s’est toujours « construit » à partir de guerres, de rapines, de vols. Un tel pays contient en lui la destruction. Il estime même que cette destruction est au cœur de sa logique de reconstruction. Il associe en fait la guerre et la construction de soi alors précisément que les deux ne sont pas nécessairement liés entre eux.
A partir de là tout découle d’une telle situation. De même cela peut conduire à des individus qui raisonnent par rapport à cette règle. Ceci conduit à un lien fort entre les logiques et les structures. Un individu élevé dans cette logique ne peut lui-même que développer ce type de comportements. Il va « reproduire » cette association perverse qui se noue entre « destruction » et re-construction, ce lien entre ces deux opposés qui est totalement pathologique.
Une des causes premières de la destruction et de la difficulté qu’il peut y avoir à l’opérer Est-ce lien qui est créé par l’individu lui-même entre ces deux logiques. Ce lien est en lui. La racine est en lui et il est difficile de pouvoir l’en débarrasser.
Cependant le lien n’est pas le même pour tous les individus et pour cette raison il importe d’appliquer une politique qui individualise précisément les réponses.
Cette individualisation cependant reste de faible portée si l’on agit pas sur l’une des racines du mal qui peut être le souci ou l’épistémé comme dirait Foucault d’un groupe en ce qu’il associe les deux conjointement et ce qu’il a ordonné les deux logiques, les deux pensées ensemble. Le travail politique et le travail psychologique est donc nécessaire. Mais Aristote distinguait deux types de travaux « psychologiques », le travail au plus pressé qui est la rhétorique et le travail plus en profondeur qui s’opère par le truchement de l’éthique.
Il faut noter que ce lien pervers qui existe entre re-construire et détruire se retrouve chez des personnes qui, par exemple, font en sorte de ne s’intéresser qu’à ce qui « va mal » dans un groupe. Ne s’intéresser ainsi qu’à ce qui va mal - et Foucault l’a bien vu - consiste en réalité finalement accorder une puissance considérable au mal, essayer de se dire comment il arrive, lui donner les « pleins pouvoirs » en quelque sorte.
Re-construire c’est donc ré-orienter le regard, le remettre dans la bonne direction et lui permettre de suivre le bon sens des choses et de bien les dé-crypter. Ce travail est difficile et éprouvant mais il est toujours possible de l’entreprendre.


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