Les sceaux
à Yves di Manno
Les images et les sons dérivent de l’union
du cœur et de l’intelligence.
Et
toute beauté
définit clairement les limites d’un temple :
valeur & vie sous le cercle d’étoiles.
– Palimpseste sur le sol & les chemins.
& dans les pas des hommes, un champ de signes.
Foyer de sens – &
lignes & contours
mémoire
–
elle trie, échange & conjugue
les termes & les images du canevas.
Le
poème
de pas d’hommes devient alors lisible,
une gorge chante comme des corps dansent ;
des vocables s’assemblent, légers, graves
–
une chambre d’échos.
Tout ce théâtre va, s’effondre enfin vers son issue.
Les images rentrent dans les charniers – les figures
s’affaissent, remâchent – les corps se courbent,
s’humilient, rabâchent :
sens
&
perte de tout sens.
Le temple n’a jamais eu de porte ni de sanctuaire :
livre stupide, lignes & signes sous la dictée
–
nulle origine, comme aucune fin.
Retour,
longue vanité.
Et
corridors où
fuse un éclat de rire fou,
et respirations avortées
au passage des seuils.
Cœurs meurent esprits radotent sceaux se brisent.
Charroi des fleuves las –
dérive
des
passions des
gloires
et des voix.
Toute beauté prend couleur & sens du désastre infini
d’un peu d’un long cheminement sous la voûte des signes,
& de la respiration des cœurs, & de la discipline
des souffles avant que la chanson flanche,
et que les murs croulent, passé le seuil
Jean-Paul Auxeméry, Parafe, Flammarion, 1994, p. 86
Auxeméry dans Poezibao :
Bio-bibliographie,
les
animaux industrieux (présentation), extrait
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