Je vous l'avais dit, je viens de lire ce roman de Laurence Cossé. Et j'ai beaucoup aimé. Franchement, sincèrement, j'ai dévoré ce livre en quelques jours mais ç'aurait pu être quelques heures si j'avais moins de travail. La première partie raconte trois étonnantes agressions : deux hommes et une femme ont vu des menaces s'introduire dans leur quotidien. A priori, ils n'ont rien en commun. Mais ce sont en réalité trois membres d'un comité secret qui s'ignore. Et ce comité est particulier puisqu'il regroupe huit écrivains à qui est laissée la lourde tache de choisir le fonds d'une librairie.Cette boutique, c'est celle de Francesca et Ivan, deux passionnés de littérature qui regrettent l'invisibilité de chef-d'œuvres dans le tourbillon et la frénésie de l'édition. Pour les mettre en valeur, ils décident d'ouvrir cette librairie où il n'y aurait que de bons romans, sélectionnés par ces huit écrivains. Cela dans le plus grand secret afin d'éviter jalousies, influences et autres manœuvres. Vous pensiez qu'ouvrir une librairie spécialisée à Paris passait inaperçu. Vous vous trompiez. Très vite, elle est attaquée de toutes parts, de façon plus ou moins directe mais toujours anonymement. Tout est bon pour la torpiller et les attaques personnelles (passé du libraire, mondanités de Francesca, puis les attentats contre le comité) ne cessent pas. Nos deux idéalistes soumettent leur affaire à un enquêteur, fan du bon roman, Heffner. C'est toute l'histoire de la librairie qui est alors expliquée dans le cadre de cette enquête. A ceci, se greffe une histoire d'amour très étrange entre Ivan et Anis.Ce qui est merveilleux dans ce livre, c'est qu'il fait aimer les autres livres et qu'il donne envie de tout lire. Et puis, je sais bien que cela peut paraitre élitiste, mais c'est intéressant le concept de bon roman. C'est effectivement difficile à définir et le bon roman est dans les yeux du lecteur. Mais ici, je me questionne sur l'idée de bonnes lectures, et pourquoi pas de bonnes critiques, de bons écrivains. Et je sais bien qu'il faut traiter ces questions avec prudence car dès qu'il est question de niveau, de qualité, tout le monde hurle à l'élitisme, à l'anti-démocratique. Et c'est un peu dommage car je suis convaincue qu'on ne peut pas mettre sur le même plan un Levy et un Flaubert, même si on peut lire les deux. C'est valable pour tout : Delacroix et Bussière par exemple. Du coup, j'ai noté toute une liste de romans que je publie dès que possible. Cette liste sera la base d'un petit challenge visant à reconstituer une part virtuelle de cette librairie imaginaire.