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Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière

Publié le 04 juin 2010 par Guls
Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière

Alan Wake fait partie des arlésiennes du jeu vidéo. Annoncé en 2005, son développement a démarré en 2001 pour PC et Xbox 360, avant que la version PC ne disparaisse mystérieusement. Bébé très attendu des créateurs de Max Payne, ce jeu est surtout la réponse directe de Microsoft à l'exclusivité de Heavy Rain sur Playstation 3, car les deux titres partagent une chose : une concentration sur le scénario. C'est bien la seule chose qu'ils ont en commun, comme nous allons le voir en test...
Alone in the Dark
Le scénario étant le principal intérêt d'Alan Wake, nous allons nous efforcer de vous l'expliquer sans trop vous en dire. Vous incarnez Alan Wake, célèbre écrivain new-yorkais aux allures de David Duchovny dans la série Californication qui, souffrant de l'angoisse de la page blanche, part avec sa femme se ressourcer dans un petit village du Maine appelé Bright Falls. Ceux qui connaissent bien l'écrivain d'horreur Stephen King savent que le Maine est son principal terrain de jeu, et la ressemblance ne s'arrête pas là.
Après s'être tranquillement installés dans le chalet qu'ils ont loué, les Wake se disputent et Alan part en claquant la porte. Quelques secondes plus tard, une présence emporte Alice, la femme d'Alan, dans les abîmes d'un lac, et le romancier s'évanouit. Lorsqu'il se réveille, une semaine s'est écoulée, et il découvre un roman écrit de sa main racontant d'étranges évènements qui semblent bien réels...
Vous voilà donc embarqués dans cette histoire en 5 épisodes de 1 à 3 heures chacun, structurée comme une série télé, et même un passage "Précédemment dans Alan Wake" au début. De là à imaginer que le jeu sera bientôt disponible de manière épisodique à l'image d'un Fable II, il n'y a qu'un pas.
Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière
La peur du noir...Alan Wake va donc vous emmener dans une histoire d'horreur et mettre à l'épreuve votre peur du noir. Le jeu est scindé en deux parties : le jour et la nuit. Durant la journée, généralement plus courte, vous avancez dans votre enquête sur les évènements de cette semaine perdue. Durant la nuit, vous essayez de continuer tout en échappant aux Ombres qui vous attaquent sans relâche. Vos ennemis sont des Possédés armés d'objets tranchants en tous genres qui feront tout pour vous arrêter. Pour les abattre, il vous faudra tout d'abord les baigner dans la lumière en utilisant votre lampe-torche, ou encore des feux à main prévus à cet effet, avant de les achever à balles réelles.
Les phases d'action d'Alan Wake ajoutent un élément de "survie" au jeu et sont d'une difficulté plutôt bien dosée. Les ennemis, souvent cachés, surgissent de nulle part d'une manière apte à vous faire rapidement sursauter, et l'ambiance générale des nuits est plutôt bien rendue, stressante et terrifiante sans toutefois vous ôter tout espoir de survie. Parmi les éléments diversifiants du gameplay on trouve également quelques rares phases de conduites de véhicules qui n'ont qu'un intérêt limité.
Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière
Comme un roman
Avec son gameplay alternant action et enquête, l'intérêt d'Alan Wake est basé à 100% sur son histoire. Celle-ci vous est communiquée par divers moyens, que ce soit les dialogues avec les personnages rencontrés, la voix d'Alan qui joue le rôle de narrateur, les pages du mystérieux manuscrit que vous découvrez sur votre chemin et qui racontent souvent des évènements dont vous n'êtes pas directement témoins, ou encore d'autres éléments telles que les émissions de radio et de télévision auxquelles vous pouvez assister afin de faire une pause entre deux fuites effrénées.
Remedy a vraiment mis un point d'honneur à créer une ambiance de roman d'horreur à son jeu, et les références sont multiples. Alan Wake s'ouvre ainsi sur une citation de Stephen King sur la Peur, et on trouve ici et là des références aux auteurs Mickael Moorcock ou encore Brett Eston Ellis du plus bel effet. Bref : les développeurs connaissent leurs classiques, et ça se ressent. Petit mot sur la bande sonore qui est elle aussi grandiose, avec notamment David Bowie ou Nick Cave.
Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière
Un jeu qui accuse son âge
Malgré cette focalisation sur l'histoire qui a visiblement payé, Alan Wake accuse son âge par une réalisation qui, cette fois, n'a rien à voir avec Heavy Rain. Sans être extraordinaires, les graphismes sont corrects et un soin tout particulier a été apporté à la gestion de l'ombre et de la lumière, ce qui est bien normal. Là où le bas blesse, c'est au niveau des personnages qui ne sont nettement pas au niveau des productions actuelles, graphiquement comme au niveau de l'animation.
Le jeu est également parsemé de bugs qui semblent assez honteux, surtout pour un jeu Microsoft sur sa propre console. Quand ce ne sont pas les ennemis qui restent bloqués derrière un tas de pneus sans pouvoir le contourner, ce sont vos alliés qui courent sans but contre un mur, le son qui varie sans raison, ou encore les commandes qui répondent assez aléatoirement. Ces quelques défauts n'empêche certes pas de profiter de l'histoire, mais coupent à Alan Wake son accès au rang de chef d'oeuvre de l'action-aventure.
Test : Alan Wake, l'Ombre et la Lumière
Conclusion
Après la grande déception apportée par le dernier volet d'Alone in the Dark, Alan Wake s'impose comme le digne successeur de cette série légendaire. Doté d'un excellent scénario, d'une ambiance en béton et reproduisant de nombreux éléments de classiques de la littérature d'horreur, il aurait pu avoir sa place au panthéon si de nombreux défauts de réalisation n'avaient entaché sa jouabilité. Alan Wake est un jeu qui se déguste comme un film, un livre ou une série. Linéaire, il ne vous laissera aucune liberté si ce n'est celle de découvrir petit à petit son effrayante histoire. Si vous savez apprécier un bon scénario, alors foncez, mais si vous recherchez un monde ouvert et des graphismes dernier cris, peut-être vaut-il mieux passer votre chemin.


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