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Horizons blue(s) !...

Publié le 07 juin 2010 par Myriam

Hopper - Wine Shop (Le Bistro )C'est par le plus grand des hasards que nous avons pu voir l'exposition consacrée à Edward Hopper qui se tient actuellement à Rome à la Fondazione Roma Museo et qui aura lieu ensuite à Lausanne. Et je ne peux m'empêcher de faire un clin d'œil spécial à Joye puisque c'est ce peintre qui m'a permis de rencontrer cette francophile éblouissante !

Tels des noctambules avec la reconstitution à taille réelle de "Nighthawks", tableau emblématique de l'artiste peint en 1942, nous pouvons déambuler dans le monde de Hopper avec les quelques 170 œuvres présentes dont beaucoup de croquis et de dessins préparatoires de ses tableaux.

C'est ainsi que nous le retrouvons à ses débuts, à Paris, à proximité du Louvre et sur les quais de Seine, avec ce "Wine Bar (Bistrot)", peint en 1909, avec une peinture certes influencée par les impressionnistes, mais qui déjà révèle son style avec l'importance accordée au cadrage, l'opposition des ombres et de la lumière et cette touche poétique indéniable (les quatre peupliers se détachant du ciel bleu clair font plus penser à des ifs) qui nous ferait presque croire que Paris est à la hauteur d'Avignon !

Hopper - Second story Sunlight (Deuxième étage dans la lumière du soleil), 1960
 
Hopper - Seven A. M. (Sept heures du matin), 1948
Larges aplats de couleur, éléments architecturaux toujours présents ("Seven A.M.", 1948, ci-dessus à droite), géométrisation de l'espace ("Second story Sunlight", 1960, à gauche), présence de fenêtres, peu de présence humaine, sa peinture est particulièrement léchée, impeccable dans la veine des peintres du nord (comme par exemple Vermeer, ou Hammershoi) avec cette dimension hyperréaliste qui nous raccroche à la réalité mais qui est tellement vraie qu'elle en perd sa vérité et qu'elle en acquiert une dimension abstraite, propice aux rêves et à l'évasion. 

Et quelles espérances, quels rêves ont ces femmes habillées par la lumière, sur une terrasse, dans une pièce presque vide, en face d'une fenêtre ouverte ("Morning Sun", 1952, ci-dessous à gauche) ou d'une fenêtre que l'on croit deviner ("A Woman in the Sun", 1961, à droite, (1)) ? qui faisait écrire à Yves Bonnefoy : "le filtrage, comme j’ai cru pou­voir dire, ne va plus cesser d’éclairer, de son rayon silencieux, des scènes toutes chargées d’une attente qui semble sans espérance".

Hopper - Morning Sun (Soleil du matin), 1952

Hopper - A Woman in the Sun (Femme au soleil), 1961

Nous touchons là une dimension poétique, presque surréaliste ...

(1) L'arrière plan de "A Woman in the Sun" n'est pas sans me faire penser à "Stone City, Iowa", peint par Grant Wood en 1931.

(2) Deux autres articles sur Hopper,chez Helenablue et chez Lunettes rouges


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