En préambule de cet article, laissez-moi vous "confesser" deux choses. D'abord mon ignorance totale quant au contenu de la vie de celui qui fut considéré comme un saint, ensuite mon inculture qui fait que je ne maîtrise en aucun cas l'oeuvre de l'auteur du spectacle dont il est question ici, à savoir Joseph Delteil, poète contemporain et ami d'Aragon, Breton, Desnos ou encore Delaunay. Aussi ne suis-je pas à l'abri d'assener plus bas une une deux âneries...
Ceci étant posé, évoquons maintenant la représentation, aux Artistic Athévains, de "François D'Assise", monologue interprété par le comédien Robert Bouvier dans une mise en scène d'Adel Akim.
Le texte d'abord. Dense, poétique, soutenu, celui-ci nous fait entendre un François D'Assise, de sa naissance à sa mort, amoureux de la nature, de la vie dans ce qu'elle a de plus naive, innocente, et primaire. Véritable ode au Créateur, à la beauté de l'Univers et de "l'Homme Premier", pas encore contaminé par une société de consommation ou un capitalisme outrancier, jouissant simplement de la vie qui lui fut offerte. C'est souvent joli, fort. Soyez tout de même en forme pour découvrir un texte parfois ardu qui requiert 100% de votre attention.
Mais l'interprétation qu'en donne Robert Bouvier nous pose un problème certain. Transformant l'innocence et la naiveté en niaiserie et simplicité d'esprit, il fait passer François D'Assise pour un être dépourvu de certaines de ses facultés mentales, et l'on est selon moi complétement hors sujet. Le spectateur n'entend donc pas ce texte comme il le devrait. Car sont-ce là les propos d'un simple d'esprit ? Je ne crois pas... Saluons malgré tout une belle énergie du comédien.
Enfin, une scénographie séduisante et des éclairages travaillés ne parviennent pas à nous faire oublier ce contresens d'interprétation.
C'est dommage.