Nourrir d'aimer

« Mon amour, est-ce que tu as mangé ?
Moi aussi j’ai faim, et pas seulement de toi ». Il apparaît hautement impensable aujourd’hui qu’une telle phrase puisse figurer dans une chanson à la mode.

L’Italie des années de plomb, prise en étau entre les Brigades Rouges et la Camorra, avait besoin d’air et de romantisme. C’est donc un chanteur à la gueule d’ange et à la plume désarmante qui installa en 1976 ce crescendo magnifique et ces paroles cocasses, sur les cimes des hit-parade comme au coin de toutes les lèvres.

Ancora tu de Lucio Battisti est sans doute l’une des chansons au monde qui serre le plus immanquablement le cœur de celui (et surtout de celle) qui l’écoute. C’est un air de variété qui part du ras des pâquerettes que l’on effeuille puis s’élève à hauteur d’un plafond de Michel-Ange. C’est cette voix ébréchée que l’on n’oublie plus jamais, une fois qu’elle est entrée dans nos vies grâce à elle toujours plus « dolce ».

C’est aussi, au-delà de cette merveille, l’itinéraire curieux et souvent ombrageux d’un homme prématurément disparu et qui demeure l’une des énigmes les plus épaisses de la chanson populaire. Lucio, l’affamé homme à femmes, qui depuis 1998 a laissé tant d’éplorées sur leur faim.

Stella.L

Les morceaux sont trouvables sur l’ItuneStore

Vanessa Paradis “La mélodie”
Wave Machines “Keep the light on”
Bonobo feat Andreya Triana “Wonder when”
Lonely Drifter Karen “The owl moans Low”
General Elektricks “Raid on the Radio”
La fiancée “Cette Autre”
Raphael Gualazzi “Reality and Fantasy” G. Peterson
Martin and James “Bad Dream”
Bobby Bazini “I Wonder”
Lucio Battisti “Ancora Tu”

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