Carlo Bordini sera
présent à la soirée Traduction que Poezibao
organise, en avant première du Marché de la poésie, le 16 juin (voir
ici)
I
Bien sûr quand tu as compris désormais
que nous de l'occident nous vivons sur la mort quotidienne de milliers de gens
dans le tiers monde, et qu'il y a les guerres, les gens qui meurent de faim,
c'est une chose que je ne parviens pas
à m'ôter de la tête, quand je pense à ces choses je dis,
je ne parviens pas à m'ôter de la tête que je devrais être plus heureux, que je
devrais aller mieux, est-il possible je me dis que nous vivions dans le monde
privilégié du monde et que nous ne parvenions pas à profiter de la vie, mais
nous restons là attroupés à engraisser comme des vers,
dans ce mutisme abstrus, et la seule solution est d'aller faire du sport,
comme disait le sublime Henry Kane
« tous ceux qui ne vont pas faire du sport ont du ventre »
autrefois je baisais comme un dieu, mais maintenant je reste muet, et seul, et
je me promène,
avec une veste au col en fausse fourrure,
quand tu sais où mènent toutes ces routes tu ne sais bien que tu ne peux aller
nulle part,
ce n'est pas possible de porter dans son ventre les mêmes déchirures, le
contact qui se fait et se défait,
brûle est ardent et te provoque par intermittence des élancements, il vaut
mieux aller faire du sport, la pire des choses est la deuxième partie de la
torture,
refaire le chemin en sachant les sensations qui viendront, les diverses extases
profondes, comme un puits, l'eau le coussin et l'espérance, leur courir
derrière ne pas vouloir l'appeler ne pas y penser; et tout vivre comme dans une
grande pensée, le danger;
tu sens le danger qui s'approche et s'insinue dans ton ventre, et puisque tu
sais parfaitement désormais ce que c'est c'est seulement du danger: cela
n'arien d'aventureux:
le docteur m'a dit que je dois mâcher plus lentement les aliments; mais c'est
trop tard désormais;
toutes ces choses sont écrites sous un signe hivernal, torrents de pluie gros
nuages noirs il y a des choses qu'on doit écrire l'été, d'autres l'hiver, et
cela ce sont des choses écrites l'hiver, la peur;
ce sont des sensations qui passent comme dans l'éther comme des nuages qui
passent,
tu ne peux qu'en ramasser un morceau, le reste s'en va;
mais comment peux-tu rassembler ta peur,
et l'emmagasiner, ce n'est pas possible,
la troisième partie de la torture est la pire,
quand tu sais la peur et sa répétition, et que tu es en mesure de repenser
aussi à la deuxième;
danger comme une bande dessinée, ne t'enfonce pas dans ces choses déchirées,
violentes, apprends à te retenir, j'ai
appris:
un de mes amis a toujours mal à la tête -comme un roman-photo, mais je n'ai
jamais essayé de faire tenir toute la réalité dans un système, c'est pourquoi
je n'ai pas mal à la tête,
et maintenant je marcherai longtemps dans les prés mouillés, avec des
chaussures imperméables, de fer, la quatrième partie de la torture
c'est le silence, la conscience de toi, et alors tu peux avouer parce que
personne ne te le demande, tu es libre, le mal est seulement
tu sais que tu peux le vaincre;
tu es fort, homme, et au fond, tout compte fait, j'ai appris à mâcher
lentement;
il avait cette pâleur malsaine qu'ont seuls les prêtres et les
révolutionnaires, et il disait; tu vois comment tout le monde pourrait être
heureux, pendant que tout le monde dansait,
on voyait qu'il était très tendu, il était pâle, il attendait la réunion du
prochain comité central des chimistes-
j'ai eu environ trois phases de torture comme lui, parmi les marguerites
violettes;
maintenant le mal est seulement danger, et c'est l'hiver -j'ai des vêtements
très chauds, il pleut, j'ai peur; je devrais fumer moins mais ce n'est pas
possible dans des moments comme ça,
c'est le petit matin maintenant sous peu j'irai accomplir un étrange travail
occidental-
j'apprends à me laver à l'eau chaude, et à ne pas penser trop;
j'ai à présent la conscience d'être regardé, maintenant, je marche en me
sentant regardé, c'est l'hiver;
maintenant c'est l'hiver, il fait beau, le printemps prochain sera encore
hiver, il fera beau;
Carlo
Bordini, Danger / Pericolo,
(Alidades, Évian, juin 2010, extrait). Edition bilingue. Traduction d'Olivier
Favier.
Version originale du texte en cliquant sur « lire la
suite de.... »
par Olivier Favier
Carlo
Bordini dans Poezibao :
bio-bibliographie, Poussière/polvere (parution), extrait 1, in Notes sur la poéisie,
lecture à Paris oct
08 (photos)
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Une de Poezibao
I
Certo quando tu ormai hai capito
che noi dell’occidente viviamo sulla morte quotidiana di migliaia nel terzo
mondo, e che ci sono guerre, morti per fame,
è una cosa che non riesco
a levarmi dalla testa, quando penso a queste cose dico,
non riesco a togliermi dalla testa l’idea che dovrei essere più felice, che
dovrei stare meglio, è possibile mi dico che noi viviamo nel mondo privilegiato
del mondo e non riusciamo a goderci la vita, e invece stiamo lì attruppati a
ingrassare come vermi,
in questo astruso mutismo, e l’unica soluzione è andare in palestra,
come diceva il sublime Henry Kane
“tutti quelli che non vanno in una palestra hanno la pancia”
una volta scopavo come un dio, adesso invece me ne sto muto, e solo, e vado in
giro,
con una giacca dal collo di falsa pelliccia,
quando tu sai dove portano tutte queste strade sai bene che non puoi andare da
nessuna parte,
non è possibile portarsi nel ventre le stesse lacerazioni, il contatto che si
attacca e si stacca,
brucia è rovente e ti provoca a intermittenza fitte, è meglio andare in
palestra, la cosa peggiore è la seconda parte della tortura,
ripercorrere sapendo le sensazioni che verranno, le varie estasi profonde, come
un pozzo, l’acqua il cuscino e la speranza, correrle dietro non volerla
chiamarla non pensarci; e vivere tutto come in un grande pensiero, il pericolo;
tu senti il pericolo che si avvicina e si insedia nel tuo ventre, e poiché sai
perfettamente ormai cos’è esso è solo pericolo: non ha nulla di avventuroso:
il dottore mi ha detto che devo masticare più lentamente i cibi; ma ormai è
troppo tardi;
tutte queste cose sono scritte sotto un segno invernale, torrenti di pioggia
nuvoloni neri ci sono cose che si devono scrivere d’estate, altre d’inverno, e
questo sono cose scritte d’inverno, la paura;
sono sensazioni che passano come nell’etere come nuvole che trascorrono,
tu non puoi che raccoglierne un pezzo, il resto se ne va;
ma come puoi tu raccogliere tutta la tua paura,
e immagazzinarla, non è possibile,
la terza parte della tortura è la peggiore,
quando tu sai la paura e la sua ripetizione, e sei in grado di ripensare anche
alla seconda;
pericolo come un fumetto, non ti addentrare in queste cose lacerate, violente,
impara a trattenerti, ho
imparato:
un mio amico ha sempre mal di testa - come un fotoromanzo, io non ho mai
cercato invece di trattenere tutta la realtà in uno schema, per questo non ho
il mal di testa,
ed ora camminerò a lungo per i prati bagnati, con scarpe impermeabili, ferree,
la quarta parte della tortura
è il silenzio, la consapevolezza di te, e allora tu puoi confessare perché
nessuno te lo chiede, sei libero, il male è soltanto
tu sai che puoidebellarlo;
sei forte, uomo, e in fondo, tutto sommato, ho imparato a masticare lentamente;
aveva quel pallore malsano che soltanto i preti e i rivoluzionari hanno, e
diceva; vedi come tutti potrebbero essere felici, mentre tutti ballavano,
si vedeva che era molto teso, era pallido, aspettava la riunione del prossimo
comitato centrale dei chimici -
sono stato per circa tre fasi di tortura come lui, tra le margherite viola;
adesso il male è soltanto pericolo, ed è inverno - ho indumenti molto caldi,
piove, ho paura; dovrei fumare di meno ma non è possibile in questi momenti,
ora è mattina presto andrò a compiere uno strano lavoro occidentale tra poco -
imparo a lavarmi con l’acqua calda, e a non pensare troppo;
ho adesso la consapevolezza di essere guardato, adesso, cammino sentendomi
guardato, è inverno;
adesso è inverno, è bello, la primavera prossima sarà ancora inverno, sarà
bello;